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Critique de florencem


Aimant beaucoup la mythologie gréco-romaine, il était difficile de passer à côté de Lore. D'autant plus que Darkest Minds, la trilogie précédente d'Alexandra Bracken m'avait énormément plu. J'avais donc hâte de retrouver le nouvel univers qu'elle avait créé.

Je ne savais pas grand-chose de Lore. J'essaye de plus en plus d'éviter de lire les résumés de peur de trop en découvrir ou bien d'être induite en erreur. Quand je connais l'auteur et que j'ai apprécié ses précédents ouvrages, c'est une démarche largement plus facile, et ici je partais très confiante. En soi, Lore a d'ailleurs été une lecture très agréable même si j'étais loin du coup de coeur. Il a manqué, pour moi une certaine connexion avec notre héroïne qui reste inatteignable, d'une certaine façon, et c'est quelque chose qui m'empêche d'avoir assez d'empathie pour vraiment entrer dans l'univers. Mais ce n'est qu'un ressenti personnel et cela ne veut en aucun cas dire que Lore n'est pas un personnage réussi.

L'élément que j'ai le plus aimé et certainement l'univers. Bien que nous soyons dans le présent, Alexandra Bracken a su transporter le passé. On retrouve les mêmes mentalités qu'à l'époque antique avec ces nombreux travers et cette soif de gloire. Cela rend d'autant plus crédible l'Agôn, cet affrontement perpétuel qui a lieu tous les sept ans pour pouvoir s'approprier les pouvoirs des dieux que Zeus a laissé en pâture aux humains. Pouvoir et honneur avant tout. Bien que la nouvelle génération soit plus ouverte d'esprit, il n'en reste pas moins que l'on sent combien les traditions sont ancrées en eux. Un point très intéressant. Les traditions deviennent alors un conditionnement dont il est difficile de sortir. Nos héros ne se battent ainsi pas seulement pour survivre mais aussi pour créer leur propre voie.

On retrouve aussi la part cruelle des dieux. Réalité parfois occultée pour laisser place à leurs grandeurs. Mais ici, ils n'apparaissent pas sous leurs meilleurs jours. Ils ont cette authenticité qui est plaisante à voir car plus réaliste. C'est aussi une rupture avec l'ancien temps. En ouvrant les yeux sur les agissements de ceux qu'ils vénéraient, c'est aussi une façon pour nos héros d'aller de l'avant. On voit aussi en l'Agôn une leçon d'humilité qui malheureusement a pris beaucoup trop d'années pour apporter ses fruits. le recul que le lecteur peut avoir vis-à-vis de cela donne une dimension bien plus globale au récit et que j'ai vraiment apprécié.

Bien sûr nos jeunes héros ont aussi de quoi nous satisfaire. Lore est complexe et on apprend petit à petit à la connaître, malgré cette distance qu'elle installe. On voit en elle le déchirement entre la destinée dont elle avait rêvé et la dure réalité de la vie. Castor a été, peut-être étrangement, mon personnage préféré. Sa résilience et son désir de changer les choses étaient plus que rafraîchissants. Miles donne aussi une touche plus humaine au roman. de part sa vulnérabilité mais aussi son regard extérieur. Et Athéna nous dévoile une complexité toute particulière qui fait écho à Lore. Un duo intéressant à bien des égards.

L'histoire est aussi bourrée d'action, et on ne s'ennuie pas une seconde. Plutôt sympathique quand on voit le petit pavé qu'est ce one-shot. L'intrigue se dévoile petit à petit donnant le change avec la découverte de l'univers et les nombreux secrets que l'on découvre. C'est un mélange subtil de courses poursuites, d'enquêtes, de stratégie et de combats. Violent par moment, on y voit aussi toute la fragilité de l'humanité. Une jolie réussite scénaristique pour moi qui fait monter la pression crescendo.

Un petit mot sur la traduction. Encore une fois, il y a des couacs. Fautes d'orthographe, de conjugaison, de ponctuation, des coquilles, des mots en trop ou oubliés, des tournures étranges… Même le prénom de l'héroïne est mal orthographié à un moment donné. Je sais qu'on ne peut pas être parfait, mais vu les problèmes déjà rencontrés par la maison d'édition… Je m'attends quand même à plus d'attention. Si une lectrice prise dans sa lecture peut voir autant de choses, je pense qu'un correcteur professionnel le devrait également…

Ceci ne m'a pas empêché, fort heureusement, d'apprécier le roman d'Alexandra Bracken et j'en suis très heureuse. L'auteur semble néanmoins aimer les fins ouvertes, et j'avoue n'avoir pas été complètement satisfaite par la conclusion de Lore qui laisse un goût d'inachevé et qui a ce côté un peu abrupt. Une appropriation des mythes très bien ficelée cependant qui fait réfléchir et qui joue sur la psychologie des personnages et de l'univers sans aucun accroc.
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