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Critique de MissJZB


Après avoir succombé à la fluidité entraînante du style de Marion Zimmer Bradley dans l'intégrale 1, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai plongé dans la suite de cette série tournant autour d'une planète peu commune et de ses habitants dotés du laran, un don qui se décline en fonction des personnes qui le possèdent (télépathie, contrôle météorologique, projection dans l'esprit des animaux…).

On pourrait avoir une certaine impression de déjà-vu car on a toujours affaire aux descendants de l'équipage qui s'est à l'origine crashé sur la planète, dont on suit les démêlés politiques et les histoires d'amours contrariées au sein d'un décor médiéval. Mais voilà, l'auteure sait se renouveler et surprendre en utilisant des personnages pas forcément recommandables mais assurément charismatiques, ou encore en faisant un retour aux sources avec l'aspect science-fiction qui m'avait tant plu dans La Planète aux vents de folie, le tout premier opus de cette saga.

Ce cycle est vraiment bon dans le sens où il mêle avec brio éléments de fantasy et de SF, de sorte qu'il peut séduire les non amateurs de SF comme moi. Il est clair qu'on en trouve pour tous les goûts, et même si certains tomes nous accrochent moins que d'autres, tous restent divertissants et vraiment bien écrits. Et évidemment, comment ne pas aimer tout ce qui touche au laran, chaque manifestation magique étant expliquée avec beaucoup de justesse.

Ce qui est assez appréciable humainement parlant, c'est le fait que l'auteure arrive à faire passer des messages sur la condition féminine ou sur la seconde chance, qui se mêlent si bien à la toile de fond « historique » que le récit ne revêt jamais un côté moralisateur.

Le Loup de Kilghard
En dépit de quelques longueurs politiques et de redondances dans le comportement de coureur de jupons de Bard, ce quatrième tome est assez original à plusieurs égards. D'une, grâce à lui, la SF s'invite de nouveau dans le cycle avec un « double » venu d'une planète où la technologie est plus avancée. Et de deux, nous suivons donc Bard di Asturien, un bâtard brillant chef de guerre doublé d'un violeur sans états d'âme. En somme, un protagoniste assez détestable, mais qui a le mérite de dépareiller des héros habituels. Exilé pour avoir attaqué un membre de la famille royale, il devient mercenaire et lorsqu'il revient, le royaume est au bord de la guerre. Invoqué par la magie, Paul, son double en tous points, va faire équipe avec lui pour livrer une bataille à l'origine du fameux Pacte qui restreint l'utilisation militaire du laran. On prend un certain plaisir à voir ces deux hommes évoluer, et même si on se dit que ce sont des sales types qui ne méritent pas de connaître le bonheur, à la fin on est satisfait de les voir finir avec deux jeunes femmes méritantes, Melora et Melisandra. À noter : j'ai beaucoup aimé les échanges du couple Bard/Melora, et les petits garçons créés par l'auteure qui sont très touchants.

Les Héritiers d'Hammerfell
Bien qu'il s'agisse ici d'un tome romanesque et perclus de bons sentiments, j'ai beaucoup aimé le découpage de l'intrigue avec ces jumeaux, Alastair et Conn, séparés lorsqu'ils étaient bébés au cours de l'incendie ayant ravagé le château du clan Hammerfell. Lorsqu'ils se retrouvent près de vingt ans plus tard, on apprécie le parallèle de leurs vies avec Alastair qui a vécu en dandy, choyé par sa mère, dans une tour où celle-ci pouvait exercer ses talents de leroni (utilisatrice du laran), et Conn qui, lui, a été éduqué à la dure dans les territoires du Nord par Markos, l'un des fidèles de son défunt père. de chaque côté, la haine des Storn, responsable de l'extinction de leur famille, est entretenue, et on retrouve les jumeaux pour une quête de vengeance qui ne manquera pas de les opposer. le laran de Conn lui permet de voir à travers les yeux de son frère et de vivre sa vie par procuration, voire ses sentiments. J'ai apprécié le côté très maternel du personnage d'Erminie, et la mise en avant de l'amour canin grâce à Bijou, la chienne dévouée de cette famille.

Redécouverte (co écrit avec Mercedes Lackey)
C'est, à mon sens, l'une des histoires les plus réussies du cycle avec ce crossover frontal entre fantasy et SF, puisque de nouveaux explorateurs s'intéressent à Ténébreuse qu'ils découvrent être l'une des plus anciennes colonies perdues. C'est le choc des cultures puisque les Ténébrans rencontrent les Terriens, ces derniers souhaitant s'approprier les dons et ressources de cette planète d'une manière conquérante. L'écriture se veut plus moderne et le texte, qui alterne les points de vue des deux camps, est bien rythmé.
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