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Critique de ildibad


La Guerre de Troie est un piège, un véritable miroir aux alouettes pour les écrivains. Tout le monde la connait, mais qui se souvient d'Homère dans les détails ? Dès l'antiquité, les auteurs, philosophes, tragédiens se sont emparés de la Ville, des héros, des dieux. Pièces de théâtre, films, livres, documentaires, études... s'accumulent, on pourrait sans peine reconstruire les remparts en les empilant!
Le mythe fait donc partie de l'inconscient collectif, mais gare aux critiques des érudits.

Marion Zimmer Bradley réussit une oeuvre majeure mettant à l'avant scène une des personnalités les plus troublantes du drame : Cassandre. Oiseau de mauvais augure*, maudite, condamnée à prédire l'avenir avec exactitude mais à ne jamais être crue, Cassandre est ici une jeune femme attachante, en rébellion contre le machisme ambiant.

Le pari est plutôt bien réussi : nous sommes tous des Cassandre : nous connaissons l'issue : la guerre de Troie aura bien lieu ! Nous savons qu'Achille déchiquettera le corps d'Hector en le traînant un jour durant derrière son char pour venger la mort de son amant et nous savons qu'Achille ne verra pas la chute de la ville.

Par contre, cette vision des femmes est magistrale. Nous avons un roman dont le souffle épique est omniprésent, mais dont le côté humain est le fondement même. Chaque femme est différente et chaque homme, chaque héros en est le contrepoint.

La fatalité ne tient pas tant dans l'intérventions de dieux omni-p(r)esants, que dans la détermination des rôles des acteurs en fonction de leur culture, de leur position, de leur sexe. C'est leur incapacité à réagir en dehors de ces rôles qui précipite l'issue tragique.

Roman féministe, par un auteur féministe, aujourd'hui, plus que jamais, il est à mettre dans les mains de nos filles (et de leurs petits amis)

*(dans son cas, plutôt un serpent)

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