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Critique de Apoapo


Comme on le sait, l'une de plus grandes révolutions dans l'iconographie chrétienne a eu lieu avec la Renaissance, grâce à des peintres comme Giotto (etc., en Italie mais aussi ailleurs) qui se sont "émancipés" des canons byzantins et, somme toute, des icônes des Églises d'Orient dont l'immuabilité est gage de fidélité pour celles-ci. C'est une émancipation qui s'est faite par le réalisme: réalisme de l'anatomie humaine, réalisme des couleurs du fond, et ensuite et surtout réalisme par l'introduction du contemporain: les sujets bibliques se déroulaient désormais dans des paysages ombriens-toscans de l'époque, par des personnages au physique, gestes, coiffures, habits du Quattrocento.
Tout ceci pour dire qu'il me semble que c'est dans une conception (et conceptualisation) totalement Renaissance que cet ouvrage photographique a été réalisé: par l'émancipation des canons de l'iconographie chrétienne post-Renaissance à travers l'introduction du contemporain d'aujourd'hui: ainsi on ne s'étonnera pas que Jean le Baptiste soit représenté comme un rebelle aux multiples piercings sur fond de banlieue paupérisée, que la Nativité ait pour cadre un hangar désaffecté, que les Apôtres ressemblent à un groupe de rappeurs, que la pose quasi pornographique de Marie Madeleine soit fort influencée par toute notre esthétique de magazines people voire par l'esthétique de Playboy, que la Crucifixion puisse représenter égalitairement un homme ou une femme (comme sur la couverture); plus généralement que le langage chromatique soit celui de la photo de pub, avec ses mannequins et ses couleurs (ou ses noirs et blanc de photographie de reportage documentaire).
Les textes anglais me semblent moins originaux que les images: je pense que l'idée était d'utiliser la langue biblique la plus "orthodoxe" qu'il soit, mais dans une narration plus conforme à la prose et aux formes de récit contemporains. Je ne suis pas assez connaisseur de la Bible pour juger sur l'écart éventuel par rapport aux Textes. le récit possède le rythme d'une biographie contemporaine, certes, sa bibliographie dépasse bien sûr les Évangiles et l'Ancien Testament, mais personnellement je n'ai guère été plus dépaysé qu'après avoir revu le célèbre film de Zeffirelli...
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