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Critique de Enroute


L'Identité de la France ressemble à une oeuvre poétique ou bien aux souvenirs d'une personne âgée : des anecdotes, des récits, des descriptions si besoin, un esprit, une manière de raconter, une manière d'être, un peu de nostalgie, un départ que l'on voudrait retarder...

De fait il faut écouter Braudel comme un conteur qui aurait préparé son témoignage par de nombreuses années de vie davantage qu'un rigoureux travail de composition. C'est, à travers lui, la France qui fait son autobiographie ; et comme ses souvenirs sont innombrables et datent un peu, ils s'agencent par petites touches, par morceaux, s'enchaînent sous l'effet de la passion, de l'émotion et du plaisir davantage que celui d'une méthode déductive nécessaire et exhaustive.

L'écriture est jolie, mais il faut avoir du temps pour se laisser aller à appréhender cette "idée" de la France, cette émotion que Braudel nous exprime à travers ses propres témoignages, qui, quand ils ne sont pas directs, sont ceux de ses travaux. Une autre chose est que cette histoire qui n'est pas si ancienne paraît extrêmement datée, peut-être révolue : est-ce l'émotion de Braudel qui s'est elle-même ancrée dans une période antérieure et qu'il a voulu maintenir "comme dans ses souvenirs" (de lecture de Michelet ?) ? Est-ce que déjà l'esprit avait changé mais qu'il était trop tard pour l'historien pour le saisir - ou malheureux de le rapporter ? Est-ce que la personnalité dont il est présenté l'identité aurait tellement changée en une quarantaine d'années ? Quoi qu'il en soit, on ne s'y retrouve pas dans ce panorama idyllique qui ressemble à celui que se remémore un ancien de son enfance perdue - et l'on en reste à cette idée d'une évocation esthétique inspirée par l'émotion et l'attachement - ce que révèle la première phrase : "Je le dis une fois entre toutes : j'aime la France et avec la même passion, exigeante et compliquée, que Jules Michelet"... Ah souvenirs, souvenirs...
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