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Critique de LaBiblidOnee


Mais c'est que ça décoiffe, ce vent de policier sur mes cheveux ensablés ! Et pour cause : On ouvre ce roman sur un alligator en plein cyclone, alors qu'un homme cagoulé tente de cambrioler la maison du boss de la mafia locale, avec deux sicaires à ses trousses qui tentent de l'en empêcher… Les pages volent toutes seules et la tempête qui s'engouffre dans la maison les secoue tous les trois comme le tambour d'une machine à laver. Difficile d'entrer plus en fanfare dans un bouquin, qui d'ailleurs se poursuit tambour battant ! Et l'écriture imagée de Roy Braverman n'y est pas étrangère, qui nous immerge aisément dans le décor.


Les ennuis arrivent après la tempête, quand le mafieux veut récupérer ses deux millions d'euros qui devaient servir à un gros coup, et retrouver le coupable par tous les moyens : graissage de patte du FBI, interrogatoire à l'alligator, chantage sur policiers et, pourquoi pas, vol de cette somme à quelqu'un d'autre. Or nous apprenons dans le même temps que le même jour, le voisin du mafieux a, lui, reçu un million et demi de dollars… presque la même somme ! Tous les soupçons pèseront alors sur lui, jusqu'à ce que son argent disparaisse à son tour au nez et à la barbe de la police, du FBI, de la mafia locale - ce qui met tout ce beau monde très en colère, et toute la ville sous tension, indic des bas quartiers compris, car un joli coup de filet était prévu. Mais ce n'est que le début : L'intrigue principale fait des petits car dans une ville régie par la mafia, tous les types de crimes (d'argent, sexuels, de drogue, trahison etc…) sont souvent liés ; L'histoire devient alors plus complexe.


J'ai beaucoup aimé suivre les deux flics sur l'affaire. Ils sont pêchus à croquer malgré une vision devenue désabusée de leur métier, dans une ville rongée par la mafia et la violence, où la pire cruauté ne vient pas des alligators mangeurs d'hommes, mais des hommes eux-même. Pas manichéens, ils ont bon fond mais leur lutte contre la mafia finit parfois par leur faire ressembler à des cowboys modernes dont la violence est le quotidien, flirtant dangereusement avec les limites de la morale et de leur vie. Ils ont en grande partie contribué à me faire aimer cette lecture, même si la recette complète du Freeman est : une dose d'ambiance de la Nouvelle Orléans sur fond de bayou et de tempête, deux doses d'enquêtes policières menées conjointement par le FBI et la police locale, deux doses d'action, deux doigts de moralité douteuse, une dose de répliques mordantes, une dose de personnages attachants. Un cocktail puissant qui laisse peu de répit au lecteur (ceux qui veulent la vraie recette de ce cocktail détonnant la trouveront en fin de roman).


Enfin, si Freeman reprend certains personnages et morceaux d'histoire du précédent thriller de l'auteur, Hunter (qui se déroulait dans une autre sorte d'horreur plus glaciale), ces deux romans peuvent tout à fait se lire indépendamment. Les découvrir dans l'ordre donnera simplement plus de relief aux personnages, et plus de sens à leur histoire dans cet opus. Au total, malgré un ou deux passages qui m'ont faite tiquer, un policier qui fait bien son job en équilibrant l'action et la personnalité des personnages, présente mais pas envahissante au détriment de l'enquête ! Merci à Sylviedoc pour le conseil de lecture.
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