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Critique de SamDLit


Les meilleurs ennemis du monde
Et tant pis si on l'est
Le mariage du ciel et de l'ombre


"Que nous cherchions à nous exhiber ou à nous escamoter, c'est souvent le regard des autres, ou l'idée que nous nous en faisons qui décide de nos comportements."
Tout n'est bien souvent qu'apparences.


Et c'est tout le jeu de ce noir, qualifié par certains de Dickerien, que celui des apparences, des faux-semblants, du trompe-l'oeil de la couverture aux jeux de mots, à l'histoire, deux faces d'une même pièce.
Duos ? Duel ? Dualité ? Dilemme ?


L'été indien, un lac tranquille, deux écrivains, un meurtre suivi d'autres et c'est parti direction Rhode Island, US, avec Roy Braverman

Ce noir est un trompe-l'oeil tout du long jusqu'à sa couverture très réussie - avec ses reflets inversés.

Une guerre d'égos dans un monde qui nous fascine tous, surtout nous lecteurs, celui des auteurs

D'un côté, un poids lourd du box office des bestsellers: Aaron Ackerman, surnommé Gatsby le petit et de l'autre, Benjamin Dempsey, l'Emile des romans introspectifs.

Lequel suscitera notre sympathie: l'auteur à succès ou celui de l'autre côté du lac? le "besogneux" ou le magnifique ?

Roy Braverman nous fait tourner déboussolés, à coup d'artifices, d'indices, de fausses pistes, de retournements de situation.

- Ce n'est qu'en toute fin du roman que l'on comprend enfin qui était cette fameuse voix qui nous accompagnait lors de chacune des journées passées au bord du lac Pasakukoo.


Deux écrivains un peu sur le déclin s'observent chacun de leur côté du lac. Cela fait tellement d'années qu'ils se connaissent, se concurrencent, se jalousent que cette inimitié est presque devenue une habitude

Dempsey retravaille son dernier manuscrit à la plume et est assisté par Mathew, stagiaire chargé de mettre ses notes au propre.

Ackerman, tel Gatsby, organise de merveilleuses fêtes débauchées de l'autre côté du lac. Ses romans sont des best-sellers et se vendent à merveille.

Tout pourrait rester ainsi comme dans le meilleur des mondes si une mystérieuse jeune autrice en devenir n'était retrouvée noyée dans le lac.

Les soupçons du shérif se tournent immédiatement vers Dempsey, ce séducteur impénitent des femmes des autres. Appelés à la rescousse par Mathew, le fidèle assistant, débarquent telles des tragédiennes de théâtre les sculpturaux Whitaker, Colosse noir et Mendès, femme fatale au charme ravageur, chargés de la défense de Dempsey.

La situation se corse car bien sûr avec Roy Braverman, ce meurtre sera suivi par d'autres. Comme souvent dans les romans de cet auteur, il reste peu de personnages à la fin de l'aventure.

Il faut dire que la parution du roman de la jeune Esther Engelhart (la noyée) pourrait jeter un fameux pavé dans la mare aux canards s'il était retrouvé après son décès (bien à propos) et qu'il devient un enjeu entraînant tueurs à gages, flics ripoux, tout le cortège d'un noir réussi.

Les personnages sont attachants, truculents, épicuriens avec un sens moral affûté ou pas et peu importe le nombre de victimes dans ce noir, ce sera toujours sans démonstrations sanguinolentes avec un hommage aux femmes, aux plaisirs des sens, une certaine poésie (si si) et une fin à laquelle on ne s'attend pas.

En plus de toutes les références littéraires, culinaires, musicales, cinématographiques, comme autant d'indices semés par l'auteur.

Le roman se termine par un véritable feu d'artifices sur les plateaux télé d'une émission à grande audience où
--- la vérité éclate au grand jour et --- oh surprise !

En résumé:
Un petit noir à lire cet été sur la plage pour se détendre et passer un bon moment.


Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux
que ce matin-là
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci
C'était l'automne, un automne où il faisait beau
Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique
Là-bas on l'appelle l'été indien
Mais c'était tout simplement le nôtre

On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et l'on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort
Toute la vie sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l'été indien
Aujourd'hui je suis très loin de ce matin d'automne
Mais c'est comme si j'y étais
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