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Critique de Soleney


J'ai l'habitude de lire des bouquins de fantasy, fantastique, heroic fantasy. C'est mon genre de prédilection et j'en ai lu plus d'une centaine – au moins ! Au bout d'un moment, on repère les lieux communs, les schémas classiques, les traits de caractère habituels des personnages, et ça devient lassant. J'ai l'impression de lire plusieurs versions d'une même histoire et j'ai besoin de nouveauté.

C'est pour ÇA que j'aime cette série ! Parce que l'histoire sort complètement des sentiers battus (enfin, presque : le monde des humains est menacé par les démons, qui ont été chassés il y a des siècles, et un homme va se dresser contre eux. Classique, quoi). Mais ce sont les détails qui font toute la richesse de ce livre. Car la menace est particulière, et les manières de se défendre le sont tout autant.

L'auteur a eu une imagination très prolifique. Chaque nuit, les démons sortent de la terre et ravagent tout sur leur passage pour disparaître au petit matin. Ils sont trop puissants pour que les hommes se battent contre eux avec des armes conventionnelles. La seule chose qu'ils puissent faire, c'est protéger leurs maisons en les recouvrant de runes. Mais la moindre fissure, la moindre entaille et ils sont perdus. Les runes doivent être vérifiées chaque jour, chaque soir, trois fois avant les nuits et mieux entretenues que leurs propres enfants. À cause de cette menace handicapante, les pays, les régions, et même les villes n'ont presque plus de commerce entre elles – les voyages à cheval durant plusieurs jours – et seuls quelques hommes ont l'audace d'affronter la nuit. On les appelle les Messagers, et ils sont respectés pour leur courage.

Brett nous fait suivre trois personnages depuis leur enfance : Arlen, Leesha et Rojer. Arlen est le héros, et le fait de connaître son enfance permet de comprendre comment il est devenu l'homme qu'il est. J'ai trouvé ça très intéressant du point de vue psychologique car on peut facilement se mettre à sa place. Il est contraint de faire des choix, de faire preuve de courage et de grandir, et je n'ai pas pu m'empêcher de me demander ce que j'aurais fait si j'avais été à sa place. À partir du moment où je me pose cette question, c'est que ça marche, j'accroche au personnage.
Un autre point positif : Arlen ne devient pas un héros par hasard, parce qu'il est l'élu de je ne sais quelle prophétie. Il le devient par la force de son caractère, en sacrifiant son innocence et sa tranquillité d'esprit. C'est ça, et essentiellement ça qui le différencie des autres héros. D'ailleurs, ce que j'apprécie le plus chez lui, c'est le mépris qu'il a pour ceux qui croient qu'il est le Libérateur. Pour lui, le seul moyen de détruire la menace est que chacun bouge ses fesses au lieu d'attendre un sauveur. Tout le monde en est capable, suffit de prendre son courage à deux mains. C'est une belle mentalité.

Leesha et Rojer, eux, sont des personnages qui vont progressivement gagner en importance. de temps en temps, on a quelques chapitres les concernant. Comme Arlen, on les voit enfants, et comme pour lui, l'auteur s'attache à les expliquer à travers leur passé. Cela les rend plus humains, plus compréhensibles – cela m'a donné beaucoup de sympathie pour Leesha, d'ailleurs. Je trouve qu'on a le même caractère quand on est enfants – sauf qu'elle a pris un chemin différent du mien.

La grande, très grande force de ce roman sont donc les personnages – spécial coup de coeur pour Bruna, la vieille soigneuse parfaitement imbuvable ! L'autre point fort étant l'originalité, et la troisième étant la qualité de l'écriture, qui nous entraine malgré nous – j'ai lu les trois quarts de l'histoire en une journée. Bravo au traducteur, qui a réussi à rendre toute la fluidité de l'écriture – on ne loue pas assez leur travail alors qu'ils sont presque aussi importants que l'auteur. le suspense est très bien maitrisé. À la fin du premier tome, j'ai entamé directement le deuxième tellement c'était intenable. Par contre, je préfère prévenir : la première partie du deuxième volume est un peu moins intéressante parce qu'elle se concentre sur l'histoire d'un personnage qu'on ne connaissait pas beaucoup. Mais progressivement, elle gagne en intérêt. Suffit juste de s'accrocher un peu au début et de se laisser aller à être curieux :) Par la suite, ce deuxième tome devient de plus en plus passionnant, de plus en plus prenant, jusqu'à la scène de fin qui… Rhaa !! Pourquoi il est pas encore sorti, le troisième livre ??

C'est décidé : j'ai rangé Brett dans mes auteurs préférés. Et Laurent Queyssi dans mes traducteurs favoris.
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