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Critique de Ahoi242


Certainement que la lecture récente de À Rome avec Nanni Moretti et le visionnage de Journal intime du même Moretti m'a fait associer Cinema Purgatorio, le projet de Alan Moore et de Kevin O'Neill, avec Cinema Paradisio de Giuseppe Tornatore. Cette association vaut pour les titres des deux oeuvres et s'arrête-là. Et Moretti, en quelque sorte, fait un lien également dans la première partie de Journal intime avec la dénonciation de la consommation d'images dont celles des films d'horreur.

Projet en partie financé par un kickstarter*, édité aux États-Unis par Avatar Press et en France par Panini Comics, Cinema Purgatorio est un projet à contraintes. Voulu comme une « anthologie de l'horreur en noir et blanc » (Moore), chaque épisode doit faire un maximum de huit pages (ici, pour chaque histoire, les épisodes 1 à 4 sont reproduits) et être réalisé en noir et blanc. La maîtrise de la première contrainte, éloignée des habitudes des comics, signifie pour les auteurs « la capacité et la discipline pour écrire une histoire de vingt pages » (Silence dans la Salle, préface); la maîtrise de la deuxième contrainte empêche les dessinateurs de « masquer leurs points faibles [en utilisant] les progrès techniques en matière de colorisation numérique » (Silence dans la Salle, préface).

À l'affiche du tome premier du Cinema Purgatorio, cinq histoires avec un casting de scénaristes et de dessinateurs plutôt aguerris :

- Cinema Purgatorio (Alan Moore & Kevin O'Neil) : l'histoire d'un cinéma qui propose à l'affiche des films sombres et grotesques;
- A More Perfect Union (Max Brooks & Michael DiPascale) : une uchronie sur la guerre de Sécession, et notamment la bataille de Gettysurn, dans laquelle Confédérés et Unionistes ne combattent pas les uns contre les autres mais au cours de laquelle les humains s'opposent à des fourmis géantes ;
- Code Pru (Garth Ennis & Raulo Caceres) : on suit le quotidien de Pru, une jeune femme qui appartient à une branche spéciale de la police s'occupant de monstres, des paranormo-américains, comme des vampires, des momies, des Frankenstein, ...
- The Vast (Christopher Gage & Gabriel Andrade) : une histoire de monstres à la Godzilla qui ont dévasté l'Australie et se propagent à travers le monde ;
- Modded (Kieron Gillen & Igancio Calero) : une version pour adultes des Pokémon où, dans un monde post-apocalptyque, les humains capturent des démons, les « moddent » et les font se combattre.

Les cinq histoires sont très dynamiques, bien déjantées - particulièrement « Modded » -, noires, bourrées d'humour (noir) et de références diverses et variées et également en lien avec des sujets sociétaux (comme le sort des minorités dans « Code Pru »).

Prenez votre ticket, faites-vous guider par l'ouvreuse jusqu'à votre place - le pop-corn est déconseillé à certaines âmes sensibles qui pourrait le régurgiter - et profitez de ces cinq histoires en attendant la suite.

* La vidéo de présentation d'Alan Moore est visible ici : https://www.kickstarter.com/projects/avatarpress/alan-moores-cinema-purgatorio?lang=fr
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