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Critique de Vermeer


Ce n'est pas pour sa qualité littéraire qu'on se plonge dans ce manuel de lecture (quoique..) mais pour son intérêt historique et sociologique. Enorme succès, édité à des millions d'exemplaires, écrit sous le pseudonyme de G. Bruno par Augustine Fouillée dans les années 1870. ll a servi de manuel de lecture courante à des générations d'écoliers de la IIIème République surtout de 1880 à 1918.
Il relate en effet le périple de Julien et André deux enfants alsaciens qui choississent la France au lendemain de l'annexion de Phalsbourg, leur ville.Le sous titre du manuel est "Devoir et Patrie", c'est dire si son contenu patriotique est clairement affiché, il vise à préparer les jeunes générations d'alors au sacrifice permettant la reconquête des provinces perdues. Ce manuel revêt évidemment un côté désuet notamment par ses leçons de morale assénées à chaque page, son patriotisme, sa morale laïque. N'oublions pas cependant que nos manuels contemporains, notre perception des choses et des événements prêtera aussi à sourire dans cent ans. Ce manuel constitue pour les enfants de l'époque un Tout. Manuel de lecture, il est aussi manuel d'histoire (avec ses petits arrangements : on oublie des épisodes les plus sombres ou on minimise l'apport de la monarchie, on n'évoque pas non plus la Terreur, la vision de la colonisation est très début IIIème République et choque aujourd'hui), de géographie, de techniques, de morale. Les enfants parcourent la France et c'est l'occasion pour eux de découvrir combien leur pays est beau, riche et varié. Il permettait aux enfants de l'époque qui n'avaient ni radio, ni télévision et si peu de livres, qui bien souvent n'avaient jamais quitté leur village de voyager, de s'ouvrir l'esprit. Aujourd'hui, il peut prêter à sourire. Il a pourtant permis à des générations d'écoliers bretons, basques, auvergnats, provençaux...d'avoir des références communes, une culture, des valeurs de base, identiques ce qui est la définition même d'une Nation. Il prône la fraternité et la solidarité entre les hommes (entre Français tout au moins) et cela au moins, peut nous inspirer.
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