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Critique de Cigale17


En pleine Troisième République, le premier janvier 1898, alors que les cloches de Fourvière carillonnent, un chiffonnier trouve, dans la décharge de la Croix-Rousse, le cadavre d'un petit garçon vêtu d'une robe. le commissaire Jules Soubielle, qui aimerait réformer la police, enquête avec trois autres officiers : Aurélien Caron, spécialiste des affaires criminelles connu pour sa brutalité, Gabriel Silent, tenté par la politique, antisémite notoire, et Fernand Grimbert, alcoolique assez violent, qui rêve de justice sociale. Si Lyon ne vit pas au rythme de Paris, l'histoire de cette fin de siècle y connaît les mêmes soubresauts : la misère, les révoltes ouvrières, l'antisémitisme, la violence envers les femmes, le travail des enfants, etc.
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Dans La République des faibles, Gwenaël Bulteau entraine ses lecteurs dans une enquête qui connaîtra plusieurs rebondissements et fausses pistes, et sur laquelle viendront se greffer les histoires personnelles des policiers enquêteurs et de certains participants. Rien que de très classique, en fait. Ce qui fait l'originalité de ce polar, c'est l'époque à laquelle il se déroule. Les ouvriers lyonnais travaillent toujours dans d'épouvantables conditions. Ils ont gardé en mémoire les massacres des Communards par monsieur Thiers. Une grande partie de la population cultive la haine des Prussiens depuis la défaite de 1870. de plus, milieu janvier 1898, en pleine enquête sur plusieurs meurtres que je vous laisse découvrir, paraît le « j'accuse » de Zola qui ravive le fort antisémitisme ambiant et provoque le chaos chez les ligueurs. Ajoutons à cela l'omniprésence de l'alcool quel que soit le milieu social, les abus sexuels sur les enfants, les assassinats de nourrissons, les avortements clandestins, etc. N'en jetez plus ! C'est cette surenchère dans l'horreur qui a douché mon intérêt pour le récit. Certaines outrances et incohérences dans les actes et les portraits (ceux des femmes, surtout, voir p. 240 entre autres) expliquent ma relative tiédeur. Il n'en reste pas moins que ce premier roman est très prometteur !
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