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Critique de Crossroads


10 ans pour accoucher d'un tel récit , c'est long . Si , un peu quand même . Mais lorsque l'on pose les yeux sur le premier album souvenir du bébé , l'on se dit que ça valait le coup , pour l'auteur et ses futurs admirateurs , de se laisser porter tranquillement par son inspiration .

Seattle , années 70 . Burns revient sur les lieux de son enfance pour évoquer le mal-être de quantité d'ados qui se cherchent en tentant alors illusoirement de s'affirmer dans la drogue , la picole et les premiers et timides ébats sexuels . Sexe à consommer avec précaution en ce début des seventies car le mal rôde . «  La crève «  , elle vous est assurée en cas de rapport non protégé avec l'un de ces nouveaux mutants . Qui se verra infligé une plaie béante dans le dos , qui des antennes sur la tête , qui des boutons purulents susceptibles de faire rendre grâce l'ami des jeunes pubères , biactol mon idole...bref , d'alarmants signaux , symboles de bannissement immédiat de la caste juvénile exclusivement touchée par ce fléau que personne ne s'explique . La seule solution viable pour ces dangereux pestiférés , se regrouper en forêt , s'organiser pour tenter de survivre...

Un premier tome qui pose des bases exceptionnelles , si , si , au diable l'avarice .
Comment ne pas y voir un parallèle avec l'Amérique puritaine des années 80 et l'émergence du SIDA . Burns l'évoque tantôt avec lyrisme , tantôt crûment mais le rapprochement laisse peu de place au doute .
L'adolescence et son cortège de questions existentielles . Qui suis-je , où ver-ge , vers quel destin erre-je ? Autant de petits tracas propres à cette période si troublée que l'on nomme puberté .
L'immersion n'est pas immédiate . La chronique se mérite et nécessite que l'on s'y implique dès le début . Mais une fois le rythme adopté et la narration passéiste assumée , quel pied !
Un régal visuel que ces dessins en noir et blanc aux traits si doux contrastant si fortement avec la tristesse et le désespoir qui en émanent . le dernier King et sa petite musique sixties m'avait emballé . Burns , lui , vient vous chanter sa morne ballade des gens pas heureux et vous colle une méchante droite sur le coin de la truffe sans avoir l'air d'y toucher !
Une seule envie désormais , dévorer le second tome tout en me préparant au pire...

Black Hole : magistral !
4,5/5
http://www.youtube.com/watch?v=nVjsGKrE6E8
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