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Critique de Franz


Franz
28 février 2016
Painted Plates
La première aventure de Tarzan dessinée par Russ Manning (1929-1981), « Jad-Ben-Otho » paraissant en strips (une bande dessinée souvent de quatre cases en noir & blanc à chaque livraison) dans les journaux de l'époque débute le 11 décembre 1967 et se clôt le 5 octobre 1968. S'enchaîne « Tarzan and the Renegade » (7-/10/68-18/10/69), toujours en noir & blanc. Inédit en France, la langue américaine ne fait pas obstacle à la lecture car le texte n'est pas prédominant, les dessins étant suffisamment évocateurs. Tarzan ne peut toutefois occulter la production antérieure et conséquente du talentueux dessinateur américain. Russ Manning est en pleine possession de son art. Dès la première case, Tarzan vole dans les airs sous les frondaisons. Il rentre chez lui, désireux de retrouver les siens. Il croise la route de Jad-Bal-Ja, un lion ami. Jane a disparu et Korak, leur fils, s'est lancé sur sa piste. 86 pages vont défiler et l'aventure sera sans répit. Il s'agit de tenir le lecteur du quotidien en haleine. L'histoire est limpide même si elle est méandreuse, pleine de fantasy avant l'heure (Edgar Rice Burroughs (1875-1950), romancier prolifique et créateur de Tarzan, 22 romans, 15 nouvelles, etc. invente des mondes et des lieux oubliés, Opar, Pal-Ul-Don, pose les rudiments de langages inouïs, croise les époques modernes, préhistoriques, antiques, etc.). le dessin est lisible, d'une beauté formelle indéniable. Tout doit être saisi au premier coup d'oeil ce qui n'empêche pas une relecture émerveillée. Tarzan retourne à Opar, cité oubliée, avec ses hommes simiesques, ses joyaux inestimables et ses prêtresses superbes puis pénètre dans Pal-Ul-Don, continent enfoui où les reptiles préhistoriques côtoient des hommes en lutte pour les terres et le pouvoir. Tarzan, Jane et Korak participent séparément aux évènements à leur corps défendant, saisissant toutes les opportunités pour s'extirper indemnes des conflits, retourner chez eux, tentant au passage de redresser quelques injustices. Les rencontres sont stupéfiantes, extraordinaires : un tigre à dents de sabre, un tylosaure [reptile marin préhistorique], des mutants cannibales dépigmentés dans une grotte de cristal qu'une vieille Anglaise, Twilla, commande, un trio d'aventuriers, Marta, N'Dema et Chulai, Auric, un Blanc sanguinaire chef d'une bande de pillards… Pressé par Jane de retrouver Korak laissé seul dans Pal-Ul-Don, Tarzan repart vers le continent oublié par la voie des airs, en construisant une montgolfière avec les cavités abdominales des dinosaures morts. Auric surgit, entraîne de force Jane et Chulai sur la montgolfière de fortune, laissant Tarzan au sol. Jane est enlevée en vol par un homme ailé à crête de punk et introduite dans un nid alvéolaire. Elle sera fécondée ainsi que toutes les autres femmes déjà kidnappée. Tarzan devra agir vite, fort et juste s'il veut retrouver les siens indemnes. Si les strips quotidiens sont en noir & blanc, les pages du dimanche qui s'ensuivent sont en couleur. Avec son format à l'italienne, l'édition américaine déroule trois récits somptueux publiés entre le 14/01/68 et le 11/05/69. Tarzan retrouve tout d'abord les hommes-fourmis en guerre, lutte ensuite contre un homme-hyène puis perce le mystère des femmes-éléphants. Les treize pages introductives sont d'un grand intérêt et complètent utilement, après lecture de la bande dessinée, le premier volume de l'oeuvre intégrale de Tarzan par Russ Manning. On peut imaginer que le lecteur d'aujourd'hui n'ait pas les repères suffisants pour décoder les aventures de « Jungle Man ». Les histoires linéaires sans début ni fin, sans sexe et sans hémoglobine peuvent apparaître bien fades. Pourtant, à s'y pencher d'un peu plus près, la magie émane toujours des planches et opère ses envoûtements. le graphisme élégant de l'auteur, le trait précis, délié, totalement lisible confère aux strips et aux planches du dimanche un plaisir de lecture intense et durable.
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