Ne lâche pas ma main

Je ne crache pas dans la soupe. Les best-sellers sont financièrement nécessaires. Ils permettent à l'industrie du livre de survivre dans notre monde d'images et avec cette manne, aux éditeurs de continuer à publier des nouveaux auteurs. Je les achète par lot de dix pour offrir à mes amis. C'est ma modeste contribution à la sauvegarde de la littérature. Et ne me dites pas que je pourrais tout autant acheter des auteurs inconnus. Joueriez-vous au loto si vous n'aviez pas l'espoir de gagner plusieurs millions ? Un éditeur ne fonctionne pas autrement, qui espère à chaque fois publier le succès commercial de l'année et empocher le gros lot. Je participe donc à ma façon à faire en sorte que le succès d'un best-seller soit le plus large possible.
Habituellement, je ne les lis pas. D'abord, parce que j'évite ainsi une déception quasi systématique et aussi pour ne pas devoir répondre à la question de mes amis « et toi, qu'en as-tu pensé ? ». Je pourrais difficilement avouer avoir offert une merde. J'ai pourtant retrouvé par hasard un exemplaire de ce roman de Bussi (d'un temps où je n'avais certainement plus que neuf amis), auteur que je n'ai jamais lu. En bref, pour en dire quelques mots, c'est très mal écrit, bourré de tous les poncifs possibles sur la Réunion et dépourvu de tout intérêt. J'attends avec impatience la sortie de son prochain bouquin.