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Critique de BazaR


Hé les filles et les gars… C'est ma 1000ème critique !!!!
Ouaiiiis !
Qui l'eût cru ?

Et ça tombe sur une pièce de théâtre de l'époque romantique qui m'était totalement inconnue, de même que son thème il y a un mois à peine. C'est dans la bande dessinée Vasco que j'ai découvert l'existence de Marino Faliero, ce doge de Venise qui, au 14ème siècle, a comploté la chute du gouvernement aristocratique, a échoué et a été exécuté. En fouillant un peu j'ai également découvert cette pièce de théâtre de Lord Byron. L'occasion était trop belle de rencontrer cet auteur sulfureusement légendaire.
La décomposition de la pièce est classique pour le nombre d'actes – cinq – mais pas de scènes. J'ai en effet l'habitude de voir changer de scène quand des personnages entrent et sortent. Byron reste sur la même scène dans ce cas ; il ne change que lorsque le décor change. Conséquences : des scènes très longues, mais peu nombreuses.
L'auteur se concentre sur le temps du complot. Marino Faliero est âgé. Il a été nommé doge sur le tard, après une vie exemplaire de soldat et de politicien. Il est noble, riche, courageux mais aussi hautain et capable de gestes violents. Un noble se permet de le diffamer et de toucher à l'honneur de sa jeune épouse Angiolina. Jugé par ses pairs, il n'est condamné qu'à un mois de prison. C'en est trop pour le doge qui estime son honneur piétiné par la noblesse dont il est lui-même issu. Il se rapproche d'une conspiration du peuple qui compte renverser le gouvernement aristocratique des Dix. La date de l'action est fixée ; les nobles doivent tous être assassinés. Mais quelques heures avant un membre du complot se met à douter de la violence sanglante de leur action et s'en va tout révéler à son protecteur. Tout le monde est arrêté et condamné, y compris le doge qui est décapité sur le grand escalier de la cour du palais ducal. Un tableau de Francesco Hayez et un autre de Delacroix immortalisent la scène. Vous pouvez les voir sur la page Wikipédia qui concerne Maniro Faliero.

Lord Byron nous présente un doge qui hésite tout en étant ferme. D'un côté son honneur attise sa colère ; il se sent humilié, ne comprend pas que l'on traite ainsi un homme qui a sauvé la ville dans le passé (Churchill a dû ressentir la même chose au sortir de la guerre, quand il a perdu les élections). de l'autre il culpabilise de trahir ses anciens amis auprès desquels il a lutté contre les Turcs ou contre Gênes. Sa femme souhaite le voir se calmer mais ne parvient pas à le faire plier. Cette valse hésitation se répète souvent dans la pièce et donne lieu à des tirades un peu longues et répétitives.
L'auteur a écrit cette pièce alors que son passage à Venise était encore récent. le thème de la révolte contre l'aristocratie était contemporain : on est en 1820, la révolution française a frappé les esprits et enflammé l'esprit romantique. le fait que Byron soit anglais ne le laisse pas en dehors de cette tendance. En 1820, Venise a perdu son indépendance, passant entre les mains de Napoléon, puis des Autrichiens. Cette pièce est aussi l'occasion de rappeler le triste sort de la République, à travers un Marino Faliero qui déclame dans ses dernières paroles une prophétie sur la lente déchéance de Venise dans les siècles futurs.

Malgré quelques longueurs dans les tirades, la précision du récit historique et la force tragique du personnage m'ont bien plu. J'irai certainement piocher d'autres écrits de Lord Byron. Mais avant cela, il me faut lire sa biographie.
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