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Critique de PaulMartin


Ouvrage dense qui nécessite un recours fréquent à une encyclopédie pour s'y retrouver parmi les Alides, Zaidites, Husaynides, Hasanides, Khâridjites, Mu'tazilites et autres Râwandites... dans leurs rapports avec les Omeyyades et les Abbassides…

Bien qu'en apparence assez complet, il ne peut toutefois en 380 pages présenter qu'un survol de ce vaste sujet. Ainsi, seulement 10 pages sont spécifiquement consacrées à al-Andalus ; les chapitres sur l'Iran et l'Irak abbassides sont bien plus détaillés.
Il présente aussi une description intéressante des routes du commerce international et montre comment leur évolution au gré des conquêtes a modifié les rapports de force en Orient et en Occident.

Les événements sont présentés de façon nuancée mais l'auteur prend souvent la défense des musulmans contre les Occidentaux et parfois de façon excessive, ainsi quand il parle de l'intolérance des Almoravides « contraire à la tradition de quatre siècles de coexistence. » (p.359).
Les premiers siècles de la conquête avaient au contraire été extrêmement violents et la « tolérance », qui consistait en fait à laisser les non-musulmans en vie sous réserve qu'ils se soumettent à leur statut de dhimmis, n'a existé que dans les années 960-970 sous le calife Al-Hakam II, soit en fait pendant vingt ans.
Avec l'usurpation d'Al-Mansûr en 978 et surtout à partir de 1009 avec la révolution de Cordoue, les violences avaient repris et ne s'étaient arrêtées qu'avec l'expulsion des derniers Nasrides de Grenade.

Il ressort de cette lecture une impression de grande fragilité de la multitude des dynasties musulmanes sur neuf siècles, la plupart se faisant et se défaisant selon un schéma similaire qui relève de la nécessité de mater les révoltes en faisant appel à des contingents étrangers qui finissent par prendre le pouvoir avant d'être défaits à leur tour par les éléments allogènes qui les avaient renforcés dans un premier temps. La religion, dont les courants sont nombreux, servant le plus souvent dans ces processus de moyen plutôt que d'objectif.
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