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Critique de Bazart


A l'occasion des vingt ans de la mort de François Mitterrand, commémorés au mois de janvier, le neuvième art s'est engouffré dans ce filon. L'an passé dans la bande dessinée Mitterrand, un jeune homme de droite, qu'on avait chroniqué en octobre dernier Frédéeric Rebena s'attachait à nous décrire l'enfance ambigue et passionnante d'un de nos plus brillants et plus fascinants présidents de la Vème république.

Projet totalement inversé pour Joël Callède dans un Mitterrand Requiem publié récemment aux Editions du Lombard, qui s'attache plutot à l'instar d'un Robert Guédigian- et d'un Marc Benhamou- dans le promeneur du Champs de Mars nous montre un Mitterrand au crépuscule de sa vie, qui va se livrer à une introspection et confronter à son passé.

Cette BD explore la part mystique d'un politicien qui déclara lors de ses derniers voeux présidentiels de 1994 " je crois aux forces de l'esprit, et je ne vous quitterai pas".


On est ici ni dans le biopic classique ni dans la BD politico historique, contrairement à celle de Rebena, mais dans un récit mystique et ésotérique d'un homme politique qui a toujours été passionné par les refexions sur la mort et qui a toujours craint de ne pas être à la hauteur des grands hommes qui ont forgé le socialisme de Jaurès à Jean Moulin.

Joël, Callède souvent seulement scénariste -et plus habitué aux thrillers non politiques ose ici illustrer en plus pour mettre le point- le crayon plutôt sur sur le personnalité complexe lucide et , ambivalente, de ce président phare de la Ve république confronté aussi au dieu égyptien des morts, Anubis.

Le dessin, élégant efficace peut étonner par son coté très sobre et épuré, mais le projet de l'auteur est avant tout de se mettre au service des dialogues, largement au centre du récit et en cela le pari est réussi.



Une approche spirituelle singulière dans le monde de la BD, et qui surprend par son refus de suivre la chronologie de sa vie, et des rencontres avec des personnalités souvent mortes ( mais pas toujours, on voit notamment Mazarine) pour une oeuvre qui n'échappe certes pas toujours au didactisme ( quand on connait un peu la vie de Mitterand, certaines précisions font un peu plaquées dans les dialogues), mais qui séduit par une approche métaphysique qui constitue le particularisme premier d'un président et qui surtout nous fait comprendre que cette dimension là, dramatiquement absente des hommes politiques actuels, nous manque terriblement dans le débat actuel.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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