Douze heures de la vie d'une femme, mais même pas la moitié du talent de
Stefan Zweig, loin de là.
Elle a beau avoir perdu son boulot d'attachée de presse, cette Olivia, elle n'attire pas la sympathie, ni même la compassion. Très haute opinion d'elle-même ou amertume, elle estime que sa hiérarchie n'a pas su reconnaître son génie. Forcément, ils sont nuls. Tant pis pour eux. Et pour elle, surtout, qui va passer la journée à se morfondre devant des tasses de chocolat chaud dans un bar-tabac.
Encore un livre girly de trentenaire en crise, avec tous les ingrédients : une célibataire malgré elle qui fait des listes, prend de bonnes résolutions (plus de sport, moins de dépenses de fringues), se complaît dans une nostalgie larmoyante sur feue sa mémé qui la comprenait elle, au moins. Et comme Bridget, quand elle déprime, elle enfile un pyjama en pilou et de grosses chaussettes en boulottant du chocolat devant la TV.
Pour enrober ces futilités, donner un semblant de profondeur au récit, l'auteur présente en parallèle un jeune avocat marqué par une enfance endeuillée. Ces passages sont plus intéressants mais là non plus, on n'échappe pas aux poncifs (sur le suicide adolescent et le deuil maternel, notamment).
Quant au dernier chapitre, ouh là... Attention, je spoile, mais finalement pas plus que la quatrième de couv' :
un formidable coup de foudre entre ces deux-là illuminera la fin de cette journée pourrie ; elle est tellement belle, il est si charmant, mais elle se sent tellement nulle, et lui tellement timide...
L'intrigue rappelle celle des 'Heures souterraines' de Delphine de Vigan, mais la comparaison me semble insultante pour DdV.
Je m'étais laissée tenter par une jolie couverture, qui s'avère sans rapport avec le propos de l'ouvrage. La présentation de la version originale est plus appropriée : des coeurs qui tombent d'un parapluie, cela annonce clairement... - re-spoil -
le rayon de soleil mielleux, l'arrivée d'un Philippe ou autre prince charmant qui va vous prendre sur sa monture.