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Critique de Alfaric


Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d'éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l'hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C'est dans cette optique qu'après la collection "Sept" les éditions Delcourt ont continué à dégainer avec la collection "Jour J" dédié aux uchronies !
(mais il y a un truc chiant avec cette dernière, c'est qu'à chaque nouveau tome ne sait pas s'il s'agit d'un one-shot ou la première partie d'une minisérie)


Dans ce tome 3, intitulé "Septembre Rouge", le point de divergence est l'automne 1914 avec la Bataille de la Marne ici perdue face à l'envahisseur allemand. Alors que l'occupant restaure en métropole la monarchie de Philippe VIII d'Orléans et de Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine, le gouvernement de la IIIe République continue la lutte à partir d'Alger sous l'égide de Georges Clémenceau et de Georges Mandel…
Petit aparté : c'est ce qu'aurait dû faire les élites en 1940 au lieu de donner les pleins pouvoirs à un vieux con crypto fasciste qui avait déjà sévi en 1917… Mais qu'aurait-on pu attendre d'autres des thuriféraires du suprématisme qui pullulaient dans la classe politique de la fin des années 1930, et dont on retrouve pas mal d'idées chez les candidats aux élections présidentielles de 2017 ???
La flotte française empêche les Allemands de débarquer en Afrique du Nord, ce qui permet à la France Libre de se réorganiser, mais le Tsar Nicolas II est en pourparler de paix avec le Kaiser… C'est le pire des scénarii possible pour une République désormais en sursis, donc le Tigre n'hésite pas à un instant à se salir les mains en pactisant avec le diable pour éliminer le dernier des Romanov…

Franchement très sympa cette 1ère partie du diptyque, et cela pourrait donner lieu à un chouette film. Déjà l'introduction est un florilège des bons mots de l'ami Georges Clémenceau (comme Winston Churchill, ce mec là est une véritable mine à citations ^^). Mais ensuite on se dirige tout droit vers un buddy movie des années 1980/1990 à la sauce Belle Epoque, avec un duo formé par l'illégaliste Jules Bonnot, ex terroriste expert en explosif, et du légaliste Samuel Blondin, ex des Brigades du Tigre expert en savate. Les duettistes sont très plaisants à suivre (remember "Amicalement Vôtre" / "The Persuaders"), et fonctionnent encore mieux quand la fin du tome se dirige vers un bon vieux récit d'espionnage vintage ! Mentions spéciales aux guest stars : Tito, Lénine, Tintin et le Baron Rouge !!! ^^
Les graphismes de Florent Calvez sont un peu figés, mais restent très satisfaisants et l'énergie dégagée par le dynamique duo semble l'emporter sur le reste…
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