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Critique de mh17


Cette nouvelle de 2007 est un petit apéritif goutu à lire à la tombée du jour.
Au printemps 2004, le narrateur qui se nomme Andrea Camilleri fait un voyage à Syracuse pour assister à une tragédie grecque jouée dans le grand théâtre antique. de retour à l'hôtel, il s'aperçoit que son voisin, un gros personnage malodorant qui l'obligeait à se serrer, a glissé un papier dans sa poche, avec un numéro de téléphone. S'ensuit un long trajet louche dans la campagne sicilienne les yeux bandés à l'arrière d'une voiture jusqu'à une ferme perdue. le narrateur fait alors connaissance autour d'un bon repas du riche et aimable M. Carlo. Sa défunte épouse, grande fan de Camilleri, aurait hérité de curieux objets et d'un manuscrit inconnu. Il s'agirait d'« un journal » que Michelangelo Merisi, dit le Caravage (v.1571-1610) aurait écrit à l'été 1607 à Malte puis en Sicile. le narrateur examine les maigres notes et les transcrit en écartant ce qui lui semble moins intéressant. Il se concentre sur les énigmes que sont son obsession du soleil noir ainsi que sur les circonstances de l' emprisonnement du peintre à Malte puis de celles de son évasion du fort Saint-Ange.
A la fin le mystérieux M.Carlo, lui même malhonnête et poursuivi, réapparaît.

Camilleri a imaginé avec vraisemblance et faconde ce qui s'est déroulé durant dix jours bien mystérieux dans la biographie du maître. le pseudo journal commence précisément avec le peintre qui, en raison d'une condamnation à mort pour meurtre, se réfugie à Malte. Il est poursuivi par les gardes du pape et a l'intention d'entrer dans L'Ordre des Chevaliers locaux afin d'obtenir l'annulation de sa condamnation papale. Sa course désespérée et désespérante tant il cherche les ennuis, se double d'une autre course vers la folie. le motif du soleil noir, qui découle de l'interprétation des oeuvres de l'artiste par des spécialistes est vu du point de vue du Caravage et des autres personnages qui gravitent autour de lui : sorcière, moine, chevalier, Inquisiteur. Est-ce une maladie avec remède pire que le mal ? Une punition divine inévitable ? Une diablerie ? Une malédiction ? Camilleri restitue l'âme torturée du peintre, jouisseur, irascible et provocateur mais aussi tout son environnement mystique et violent avec beaucoup de talent. Et Il imite le langage du XVIIe sans en faire trop. Au milieu du livre des reproductions des toiles du Caravage assortis d'extraits du journal sont diablement intéressants et attestent de la pseudo véracité du propos.

Ce petit ouvrage de commande est bien trop court et l'on passe trop de temps au XXIe siècle à mon goût. Mais, grâce à l'ami Andrea Camilleri, vous vous (re)plongerez avec appétit dans l'oeuvre du Caravage.
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