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Critique de domi_troizarsouilles


(avis écrit le 21 mai 2006 !! retrouvé par hasard en triant de vieux documents sur mon ordinateur... professionnel, hum hum... - à peine retravaillé pour que ce soit compréhensible ! attention aussi, risque de spoil, que je ne suis plus capable de mesurer après autant d'années !)

D'un auteur très souvent cité dans Lire, me semble-t-il en tout cas, pour ses romans policiers (que je ne connais pas), ce livre m'a sauté aux yeux lors de ma toute première visite à la libraire Filigranes (N.B.: une librairie plus que connue à Bruxelles, et que ma meilleure amie adorait, tandis que moi j'avais été un peu déçue, mais ceci est une autre histoire...), dans leur rayon littérature. Il écrit donc autre chose que les policiers loués par Lire !?

Il nous livre ici l'histoire d'un gamin de 6 ans, très intelligent et en plus doté d'un organe masculin démesuré pour son âge, mais qui se trouve être le fils de fervents catholiques autant que fervents fascistes. Avec un même élément, il fait sourire ou frémir : par exemple, on s'attendrit devant ce sexe qui fait rêver la cousine du gamin (de 10 ans son aînée !), cousine qui a déjà « péché » en couchant avec son soi-disant fiancé envoyé à la guerre de colonisation de l'Italie, pour prendre Makalé, dernier bastion tenu par le Éthiopiens... le fiancé en question y mourra, héros de la patrie bien sûr. Mais ce sexe est aussi l'objet du plaisir de son professeur particulier, qui l'initiera à une vie « spartiate » - entendez : de la pédophilie, tout simplement !

Ou encore, cette extraordinaire intelligence de Michilino, qui lui fait apprendre ses leçons ou le maniement des armes trop facilement, jusqu'au meurtre (eh oui !) d'un de ses compagnons de classe, que ses parents ont désigné comme ennemi puisqu'il est communiste. Meurtre qui ne lui sera bien sûr pas attribué, impensable, et c'est le propre père du gamin assassiné, communiste donc, qui va trinquer...

Mais par-dessus tout, Michilino garde son innocence de petit enfant, qui dort mal si ce n'est pas dans la chambre de ses parents et qui a peur mais qui sait qu'il doit fermer les yeux quand ceux-ci geignent et crient dans le lit (pauvre petit qui ne sait pas ce qu'est faire l'amour !) ; qui ne comprend pas non plus pourquoi son père a démoli le curé chez qui sa femme allait trop souvent « se confesser » ; et qui comprend dès lors encore moins pourquoi c'est sa propre cousine, avec qui il s'entend si bien, qui finit dans le lit de son père, alors qu'on a éloigné sa chère maman, enceinte du curé... le tout le conduire au drame final, savamment orchestré par un auteur qui montre qu'il savait dès le début où il menait son lecteur. Si ce drame final est exagéré (s'est-il vraiment passé de telles choses dans l'Italie de Mussolini, quelques années avant la guerre mondiale ? On voudrait bien ne pas le croire !), il fait froid dans le dos, et on referme ce livre avec un sentiment de malaise, à peine apaisé quand on lit la languette intérieur du quatrième de couverture, où l'auteur explique : « Ce roman est né de la question suivante : alors que j'avais dix ans et que je vivais dans une famille fasciste mais non militante, pour quelle raison ai-je écrit en cachette une lettre à Mussolini, où je lui demandais la permission de m'engager comme volontaire pour aller combattre en Abyssinie ? Quels mécanismes ont pu s'enclencher en moi pour que je n'aie plus qu'un seul désir : partir tuer l'ennemi abyssin ? » Ce livre y répond violemment, un peu exagérément peut-être, mais surtout de façon tellement vraisemblable.
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