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Critique de jcjc352


Une première impression pas très agréable titille nos sens. On constate que la traduction est très typée c'est à dire estampillée label «Quadruppani» Que se passe-t-il? Est-ce Camilleri qui fait du «Camilleri» en surjouant et donc rien à reprocher à Quadruppani ou bien est-ce Quadruppani qui surjoue et fait du Camilleri quadruppanisé, avec une traduction personnelle et originale dialecte sicilien/italien/français où il prend beaucoup de liberté?
Pas clair hein? Mais il a quelque chose de d'ambigu dans ce début de texte comme si on avait affaire à une contrefaçon ou pire une reprise de la veine Camilleri/Montalbano par un prête-plume thuriféraire. Hum! Hum!
Et une impression qui perdure !
Comme il l'est dit en entrée par Quadruppani, Camilleri, devenu aveugle, dicte son texte à une secrétaire. Sa préface est sous forme de lettre élogieuse à Camilleri où il explique pour la énième fois sa manière de traduire:
Quadruppani que nous aimons beaucoup devient envahissant à mettre des «a» devant beaucoup trop de mots, presque à faire de l'ombre au maestro. Vampirise-t-il le maestro? Tse! Tse! Tse! Mais le maestro lui même fait dans l'excès et les tirades de Catarès sont de plus en plus carabinées à un point que ça devient bouffon.
D'autre part la façon de manger de Montalbano évolue: on sent moins de passion dans la descriptions des plats: Certes il y a encore les pâtes ‘ncasciata, le cannolo, les spaghettis au thon, mais ils sont cités rapidement, banalisés et aussitôt oubliés, un repas avec un comptable est même peu ragoûtant presque du fast food. Et Montalbano donne un coup de main en cuisine pour préparer à manger: un comble que ça en est désolant. Même la promenade au môle est expédiée. Bref le cérémonial dînatoire de Montalbano part à vau l'eau! On a gommé la spécificité Montalbano. Misère!
Enfin dans la conception du livre on s'étonne qu'il y ait deux affaires liées dans un même temps, bien qu'elles le soient à la suite. Une impression d'avoir une histoire trop courte a laquelle il a fallut rajouter et mixer un petit quelque chose pour avoir une longueur décente et publiable avec, toutefois, une transition à Boccadasse. Là Montalbano retrouve Livia et vit en quelques heures une véritable seconde lune de miel si langoureuse qu'on s'inquiète pour Salvo...et Livia. Hum! Hum! Ou alors Camilleri a recherché la difficulté
« non mi rompa i cabasisi » (Pour la traduction si on sait que les « cabasisi ou cabbasisi » sont des petits tubercules comestibles au goût sucré et que « rompa » c'est casser, on peut deviner la suite)
Montalbano rêve du rêve de Livia (si c'est pas ça l'amour, ça lui ressemble) et Vigata étant en plein tournage cinématographique il est oisif. Il ne trouve à résoudre qu'une énigme proposée par un ingénieur à savoir: quel intérêt son père a eu de filmer une portion de mur pendant plusieurs années à la même époque et à la même heure?
Bonne question à laquelle Salvo ne répondra pas en mangeant d'infâââââmes Finger Food mais en allant bâfrer à la trattoria d'Enzo. Une résolution de l'affaire bizarroïde comme l'affaire elle-même.
Pour l'autre affaire qui est prétexte à faire rentrer de Gêne Salvo lui évitant d'aller promener Silene le chien de Livia, chien qui a quelque chose de Livia au niveau caractère c'est du sérieux. Des minots, de 16 ans quand même, sont témoins d'une attaque armée de leur école.
En fait la chute des deux affaires enchevêtrées portent bien la marque de Camilleri, c'est un bon finisseur même si le reste de l' intrigue est le ventre mou de la narration. Heureusement on retrouve le coup de patte Camillerien avec le Catarès et sa Ingrid Sjostrom qu'il appelle Sciosciostrom ça ressemble à scrogneugneu du Prunelle de Gaston lagaffe
Une chose à toutefois changé, Camilleri est beaucoup moins caustique et surtout plus
attendri On le sent avec la virée en amoureux à Boccadasse de Montalba, avec les minots de 16 ans étrangers à son monde mais qui sont l'intelligence de demain et l'amour de deux frères.
Montalbano a grandi enfin, plutôt vieilli en bien
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