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Critique de Leiloona


Dans cet essai de mythologie comparée, Joseph Campbell, professeur de mythologie, nous expose sa théorie du monomythe. le héros, et ce peu importe son continent d'origine, subira exactement le même schéma archétypal.
Qu'il s'appelle Ulysse, Jésus ou plus récemment Néo (Matrix) ...

Tout commence bien sûr par un appel à l'aventure, que le héros peut accepter ou décliner. Pour l'homme qui aura accepté cet appel, un adjuvant (une aide surnaturelle) l'aidera au début de sa quête. le premier seuil franchit marque la première étape qui le conduira aux premières épreuves.
S'ensuivent différentes rencontres : la déesse, la femme tentatrice ...
Avant le retour à la maison,

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

la route n'est pas encore terminée. La finalité de cette aventure est avant tout de rendre cet homme meilleur. Aussi devra-t-il passer par le don de soi. Une forme d'apothéose.

Ces mythes, véritables métaphores des hommes, existent pour rendre l'homme meilleur. On leur donne de nombreuses fonctions : expliquer le monde, former l'individu et le rendre meilleur au sein de ses semblables, refléter l'univers des rêves (le mythe renvoyant à l'insconscient collectif), voire même être le miroir de la pensée divine. Il serait vain de ne pas rendre compte du mythe dans son ensemble. Il possède toutes ces fonctions-là.

Au départ du mythe, il y a le rêve, formé par notre inconscient. Puisque la principale fonction des mythes a toujours été de fournir à l'homme une aide pour aller de l'avant, à faire face à ses fantasmes qui le freinent. L'homme est en effet entravé par un schéma qui perdure depuis sa plus tendre enfance. Ce lien avec cette mère qui l'empêche souvent de grandir, et ce père vu comme un rival qu'il faudra combattre pour le dépasser. Idée récurrente chez Sigmund Freud que reprend ici Campbell. le mythe permettra justement à l'homme d'accéder à un autre niveau, de grandir. Telle est la première fonction du mythe.

Même si le livre a été écrit en 1949 (il s'agit d'une réédition), il reste un "must read" pour le lecteur fan de mythologie (selon la légende, George Lucas a même lu ce livre quand il a écrit Star Wars. Rien que ça.)
C'est un essai dense, fourni, dont je relirai certains chapitres. Joseph Campbell fournit ici un travail titanesque qui compare les mythes les plus connus : religion chrétienne, bouddhiste, mythologies grecque, romaine, aztèque voire même esquimaude ...
Dans sa conclusion, on se rend bien compte qu'écrire après la seconde guerre mondiale n'était pas anodin. C'est une conclusion assez pessimiste : pour lui le mythe tel qu'il a été inventé dans l'antiquité n'existe plus. Il lui faudra se renouveler pour revenir. Bien sûr, on sent bien là la perte de la foi après cette effroyable catastrophe humaine.
Plus de cinquante ans après, on se rend bien compte que le mythe est toujours présent dans nos sociétés. Il est même la base même de notre condition d'homme. Nous faire rêver, apprendre à nous dépasser, trouver des leçons, non, le mythe est toujours indispensable à l'homme.
Lien : http://leiloona.canalblog.co..
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