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Critique de Shakespeare


A l'heure où Ebola effraye une bonne partie du globe, le roman de Camus se veut encore d'actualité. Mais cet écho n'est pas le seul, loin de là.

L'histoire se déroule dans la petite ville d'Oran dans les années 1940. Avant de toucher les hommes, la peste touche les rats. Si le docteur Rieux, l'un des personnages principaux, voit là une raison suffisante pour s'inquiéter et prendre les premières mesures, ce n'est pas l'avis des responsables qui estiment que l'on doit être sûr de la menace avant de faire quoi que ce soit. D'un côté nous est présenté un personnage humaniste de l'autre le relâchement des autorités face à ce que le docteur considère comme un problème.

Cette première lecture est donc littérale, la peste est une menace réelle devant laquelle les autorités ferment les yeux. Est-ce le cas avec Ebola ? La question se pose.

La Peste peut aussi se comprendre comme la métaphore du nazisme, et plus encore, la métaphore des engouements que peuvent susciter les idéologies extrémistes. Ici le nazisme est pris en compte car le roman a été publié durant la guerre mais cela marcherait aussi bien avec le communisme. Comme pour le nazisme, certains personnages - comme Cottard - pactisent avec l'ennemi pour en tirer profits.

Le roman est globalement pessimiste, pesant et lourd. Camus n'épargne pas le lecteur avec ses hypotyposes désespérantes de la ville. Si ce n'est du mal dont il question, il s'attarde à décrire les exécrables conditions météorologiques qui semblent s'allier avec la peste. de la canicule à la grêle en passant par les couleurs jaunâtres d'un paysage dévasté par la pluie chaude, tout se rapporte à la désolation et le désespoir. Plus d'une fois, on referme le livre entre deux chapitres avec le goût amer de la mélancolie.

Le roman s'apprécie donc comme une tragédie, c'est-à-dire à travers le prisme de la catharsis (purgation des passions par leurs représentations) et grâce à ses multiples échos.
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