Ce court recueil contient quatre lettres d'
Albert Camus à l'un de ses amis allemands, lettres qu'il a écrites de juillet 1943 à juillet 1944, donc en pleine Seconde Guerre mondiale, donc obligatoirement publiées à l'époque de manière clandestine.
Ici, Camus exprime sa manière de voir son raisonnement quant à l'inévitable dénouement de cette guerre, les erreurs qui ont commises par l'ennemi et leur doctrine à laquelle les résistants ont refusé d'adhérer.
Ce qu'il faut absolument avoir à l'esprit en lisant cet ouvrage (ce qui est d'ailleurs bien précisé dans la préface de l'édition italienne et qui est retranscrit ici), c'est que le "vous" qu'emploie Camus ne s'adresse pas au peuple allemand tout entier mais uniquement aux nazis et que le "nous" ne s'adresse pas nécessairement à tous les français mais uniquement aux européens libres. Ce que veut dire Camus, c'est qu'il n'y avait pas d'un côté les méchants (les allemands) et de l'autre les gentils (les français). C'est en ce sens-là que j'ai beaucoup apprécié la vision que Camus avait déjà à l'époque, à savoir qu'il n'était pas quelqu'un de manichéen et qu'il savait très bien, que, même en temps de guerre, il ne faut pas tout mélanger.
Un très bel ouvrage avec un unique regret, c'est que nous n'ayons que les lettres de Camus et non les réponses, la vision du côté allemand. A découvrir !
Commenter  J’apprécie         270