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Critique de Andromeda06


Boughéra El Ouafi est un athlète et ouvrier français né le 15 octobre 1898 à Ouled Djellal en Algérie et mort le 18 octobre 1959 à Saint-Denis en France. En 1928, il devient le premier athlète africain indigène à conquérir une médaille d'or en remportant le marathon des Jeux Olympiques à Amsterdam.

C'est son histoire que Paul Carcenac et Pierre-Roland Saint-Dizier nous racontent dans ce roman graphique. Et si je ne l'avais pas eu entre les mains, je ne saurais toujours pas qu'un tel bonhomme a existé... Je n'avais jamais entendu parler de lui...

C'est d'abord dans le désert du Sahara que Boughéra a "subi" ses premiers entraînements : en courant derrière ses chèvres. Mais c'est à la fin de la première guerre mondiale, alors qu'il s'était engagé dans l'armée, qu'il a commencé à s'entraîner pour de bon, grâce au lieutenant Vaquer. Embauché ensuite chez Renault, il a poursuivi ses entraînements au club de Billancourt, coaché par Corlet. Sélectionné une première fois aux jeux de 1924 où il arrivera septième, c'est à Amsterdam, en 1928, qu'il remportera la médaille d'or. Mal conseillé et mal entouré, il ne poursuivra pas longtemps sa carrière dans la course, tombera vite dans l'oubli et la pauvreté.

Je suis très contente d'avoir reçu ce livre, qui m'aura permis de connaître l'histoire d'El Ouafi, petit homme gringalet aux cheveux ébouriffés qui court plus vite que son ombre. Son histoire, pleine de gloire et de victoires, fait tout de même un peu mal au coeur. C'est si triste qu'il soit tombé aussi vite dans l'oubli, que certains aient profité de lui, le laissant dans la misère...

Je ne comprenais pas, au début, pourquoi les dessins de Christophe Girard étaient aussi sobres, sans trop de couleurs. Maintenant, je me rends compte qu'ils sont en fait appropriés, en totale adéquation avec la vie d'El Ouafi. Dans l'ensemble, les graphismes sont très bien réalisés, très détaillés également. le peu de couleurs tranchent, mettent en avant ce qu'on doit apercevoir au premier coup d'oeil. Je dois dire que c'est assez ingénieux.

Alors que je ne pensais plus le recevoir après presque deux mois à surveiller ma boîte aux lettres, ça valait finalement le coup d'attendre si longtemps. Ce roman graphique est une petite pépite, parfois pleine d'espoir mais au dénouement bouleversant.

Lu dans le cadre de la masse critique graphique, je remercie Babelio et les éditions Michel Lafon, ainsi que les auteurs, pour cette belle découverte, qui a le mérite, sinon de nous le faire connaître, de nous rappeler que Boughéra El Ouafi a existé. C'est lui rendre un très bel hommage.
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