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Critique de kuroineko


J'ai commencé la lecture de la Marque, de Jacqueline Carey, sans trop savoir dans quoi je me lançais. Sinon qu'il s'agissait d'un pavé de près de 830 pages à la couverture sobre et élégante (édition Bragelonne, opération 10 ans - 10 livres - 10 euros 2018).

J'ai ainsi débarqué en Terre d'Ange, où le culte d'Elua et de ses Compagnons fonde les principes du royaumes et de vie de la majorité des D'Angelins. J'ai suivi depuis sa petite enfance le parcours ô combien tumultueux de la petite Phèdre, née d'une adepte de la Maison du Jasmin. Car la sexualité rime avec spiritualité puisque des jeunes enfants sont élevés dans le but de devenir disciple de Naamah dont le culte passe par une prostitution sacrée.

Avec une telle base de départ, surtout compte tenu de la spécialité particulière de Phèdre, on aurait pu tomber dans un récit accumulant à la truelle des scènes de sexe plus ou moins débridé. Or il n'en est rien. Jacqueline Carey signe avec ce premier tome de la trilogie de Kushiel, un bel ouvrage de fantasy teintée d'érotisme mais où intrigues politiques, manigances, manipulations, trahisons et bien d'autres ingrédients servent une histoire attrayante, attractive et aussi bien construite qu'écrite.

L'auteure met en scène des personnages d'une profondeur et d'une incarnation certaines. A commencer par Phèdre, narratrice et héroïne marquée à la naissance du signe de Kushiel. Mais également son maître Delaunay, d'une intelligence rare, Mélisende ô combien ambiguë, Hyacinthe le Tsingani et ami d'enfance de Phèdre, Joscelin qui n'est pas au bout de ses peines en exécutant son serment... J'ai aimé me promener sur ces terres qui ont tout de l'Europe occidentale sous un autre nom, en d'autres temps qui jamais ne furent. Au final, la part de magie ou de merveilleux est très minimes et l'on s'attache plus aux péripéties des personnages pris dans les mailles de complots aux proportions gigantesques.

Le nombre de pages conséquent ne permet pourtant aucun moment d'ennui. Jacqueline Carey maîtrise son art et, j'en ai l'impression, réserve encore bien des surprises dans les deux tomes suivants (également bien épais).
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