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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Aftermath (épisodes 242 à 244 et 248 & 249). Il contient les épisodes 250 à 253, parus en 2011.

Dans l'infirmerie d'Utopia (l'île servant de territoire pour la nation souveraine des mutants), le docteur Nemesis confirme que David Haller a égaré 6 de ses personnalités pendant la phase de retour de Age of X qui en ont profité pour prendre une vie autonome et se cacher aux quatre coins du monde. Il s'agit de Time-Sink, Chain, Susan in Sunshine, Styx, Endgame et Bleeding Image. Charles Xavier décide d'aider son fils et de retrouver les personnalités manquantes. Mais avant il doit demander l'autorisation au commandant des mutants : Scott Summers. Au final l'équipe est composée de David Haller (Legion), Charles Xavier, Magneto, Frenzy (Joanna Cargill), Gambit et Rogue. Mais avant de partir, Rogue a une visite à effectuer auprès de Rachel Summers qui est à l'infirmerie dans un état peu tangible. Ensuite direction : Tenerife. Deuxième arrêt : Londres, puis Paris (en France, pas au Texas).

Le début laisse craindre une nouvelle fadaise bouche-trou pour patienter jusqu'au prochain crossover. Mike Carey continue à farfouiller dans le personnage de Legion (le fils de Charles Xavier et Gabrielle Haller, apparu pour la première fois dans The New Mutants Classic 4). Et c'est reparti pour les problématiques de personnalités multiples, de superpouvoirs à gogo et de résolution superficielle. Dès que cette équipe de X-Men a battu une personnalité échappée, David Haller s'approche et l'absorbe, sans qu'il n'y ait d'explication sur la disparition du corps, sachant que Legion n'absorbe que les esprits. de la même manière, Carey reprend le principe du criminel qui essaye de se racheter, mais qui reste asservi à son caractère habitué aux solutions de facilité (tout régler par la violence), avec le personnage de Frenzy.

Heureusement, Mike Carey trouve des utilisations originales du pouvoir de Time-Sink qui manipule le temps avec une bonne dose d'inventivité. À la fin du premier épisode se trouve un complément : la scène dans laquelle Rogue rend visite à Rachel Summers. Mike Carey s'amuse à raconter la scène à l'envers ; il faut effectivement la prendre à la dernière page et la lire à rebours. Arrivé au deuxième épisode, le lecteur a droit à encore 2 autres poncifs éculés : les passants possédés que les héros ne doivent pas abimer, et une génération spontanée d'armes une fois de plus sans explication rationnelle ou même irrationnelle de leur origine. Et puis Susan in Sushine apparaît avec un second degré agréable et un peu de dérision bienvenue. Arrivés à Paris, les X-Men disposent d'un peu de temps pour papoter et les qualités de Mike Carey refont surface avec un échange intéressant entre Magneto et Frenzy, qui dépasse la simple réminiscence du procès de Magneto à Paris dans l'épisode 200 d'Uncanny X-Men. Rogue a également le droit à 2 ou 3 passages qui lui permettent de s'incarner en un vrai individu. L'intrigue devient plus intéressante. La deuxième moitié dépasse donc le simple travail alimentaire pour reprendre contact avec des individus complexes.

L'histoire principale "Lost Legions" est dessinée par Khoi Pham et encrée par Tom Palmer et Craig Yeung. du début à la fin ils sont surtout intéressés par les personnages et beaucoup moins par les décors. Donc Tenerife se résume à quelques maisons avec des toits en tuile, quelques palmiers pour faire végétation exotique et un petit pont de bois inattendu. L'évocation de Piccadilly Circus à Londres prête à sourire. Et arrivé à Paris, le lecteur a perdu toutes ses illusions quant à au niveau de professionnalisme de Khoi Pham pour les décors (bon, on reconnaît quand même la silhouette de la Tour Eiffel). Les catacombes sont dessinées de manière hautement fantaisiste, alors que Mike Carey a fait l'effort de recherche nécessaire et évoque dans les phylactères le fait que l'accès s'effectue par la place Denfert-Rochereau. La mise en scène des personnages est heureusement plus travaillée et plus efficace. Leur langage corporel est varié et Khoi Pham sait comment rendre les déplacements et les combats visuellement intéressants. Comme souvent, Il incombe au metteur en couleurs (Marte Gracia) de faire assaut d'effets pyrotechniques pour remplir et rendre séduisants les fonds de cases dépouillés voire inexistants.

Comme à chaque fois que cette série reprend son indépendance en s'écartant des crossovers tentaculaires, Mike Carey reprend contact avec les membres des X-Men et réussit à faire ressortir leur personnalité de manière cohérente par rapport à leur histoire. Il insère des références au passé de Gambit, de Magneto et de Rogue de manière naturelle dans le fil du récit. Ces réminiscences ajoutent de la profondeur pour ceux qui ont lu les épisodes correspondants, sans donner l'impression d'être perdus à ceux qui ne les ont pas lus. Il continue également à expliciter en quoi Rogue mérite son surnom de Legacy. Malheureusement cette fois-ci, Carey ne bénéficie pas d'un dessinateur qui sort de l'ordinaire (pas comme Daniel Acuña pour Emplate), ce qui affadit fortement le récit et lui enlève l'attrait visuel correspondant. Qu'est-ce que les X-Men vont trouver en partant à la recherche de Rachel Summers dans Five miles south of the universe (épisodes 254 à 257) ?
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