Encore une fois, Carrère fait du Carrère... si on aime ça, on aime
le Royaume et si on déteste ça, on déteste
le royaume ! Moi j'aime ça, profondément, ça me parle, ça m'amuse, ça m'émeut, ça m'intéresse.
Cette fois, c'est à la foi chrétienne qu'il s'attaque, à la fois la sienne propre pendant les quelques années où il l'a vécue, et celle des premiers chrétiens, notamment l'intransigeant Paul de Tarse et l'évangéliste conciliant Luc. Comme toujours, son récit est incroyablement documenté et très instructif, distinguant clairement ce qui relève de la vérité historique et ce qui relève de l'interprétation ou de l'invention.
Mais on ne serait pas chez Carrère si ça s'arrêtait là ! Il est bien le seul à pouvoir intercaler une description de vidéo porno dans une partie sur les évangiles sans paraitre irrévérencieux ou absurde. Pourquoi ? Parce qu'il fait sans arrêt preuve d'introspection, de lucidité et d'autodérision ; impossible pour moi dans ce contexte de lui tenir rigueur de son égocentrisme ou de sa mégalomanie.
Si le livre est brillant et passionnant, il peut aussi sembler difficile à aborder, car particulièrement touffu et dense. Je l'ai donc lu à petits coups, en revenant parfois en arrière, en m'arrêtant quand j'approchais l'overdose de miracles ou de sermons, en piochant parfois un chapitre, parfois 100 pages. Et je le relirai bientôt, c'est sûr.
Challenge PAL
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