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Critique de AnneSophieMLPAP


Dans Un père et passe, nous faisons la connaissance de William Charbonnier, né dans une famille peu aimante qui préfère le confier à un couple en nourrice – enfin, ils sont un peu plus que ça, car ils s'occupent de lui tout le temps, sauf un week-end par mois pendant lequel Danièle et Roger, les parents de William, viennent le chercher. Mais alors qu'il n'a pas dix ans et qu'il coule des jours heureux dans cette famille adoptive, Danièle débarque et lui annonce qu'il va désormais vivre avec eux. C'est pour lui le début de l'enfer : après un quotidien choyé, il devient l'objet de brimades de la part de Roger, qui déploie le plus clair de son temps à le rabaisser, à lui infliger des tortures morales et physiques… Mais malgré tout, William parvient à se construire tant bien que mal grâce à sa passion pour le cinéma.

Je connaissais Christophe Carrière en tant que chroniqueur de l'émission Touche pas à mon poste, et lorsque cet ouvrage est sorti, j'étais curieuse d'en apprendre davantage sur lui, d'autant plus qu'Un père et passe nous est présenté comme en partie autobiographique. J'étais très loin de m'imaginer la plume qui se cachait derrière ce nom. J'ai été très agréablement surprise : il manie la langue à merveille et lire ce récit fut un vrai plaisir.

Le petit William mène une vie vraiment peu enviable. En effet, son père lui inflige torture sur torture. À titre d'exemple, alors que Roger tenait une scie et notre personnage principal une branche, l'objet tranchant dérape. Cet être abominable décrète bien évidemment que tout est la faute de son idiot de fils, et après lui avoir consolidé le doigt avec du scotch et l'avoir conduit chez le médecin de le proche, lorsque ledit docteur annonce que William ne retrouvera sans doute pas toute sa mobilité, Roger rétorque que ce n'est pas grave, que son enfant ne comptait de toute façon pas devenir pianiste. Mais ce n'est pas tout : il n'hésitera pas à voler celui dont il prétend être le père, à lui causer du tort, à le déscolariser, le tout devant une mère qui préfère rester une simple spectatrice silencieuse… Et encore, William est bien loin de se douter de la vérité. Néanmoins, il garde la foi en l'homme et en ses rêves.

Au fil du début de sa vie (le livre s'arrête alors que William doit avoir entre vingt-cinq et trente ans), le narrateur rencontrera diverses personnes qui l'aideront, ou au contraire le blesseront. Mais tout cela le rendra plus fort, et il répond à l'absurdité de ce qui l'entoure par des références cinématographiques – référence que la plupart sont loin de comprendre. Je referme Un père et passe avec une certaine admiration pour Christophe Carrière, non seulement en tant qu'auteur, mais surtout en temps qu'homme, et je me demande quelle est la part de fiction de ce récit.
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