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Critique de fabienne2909


Aÿmati, Gabrielle, Mära. Passé, présent, futur. Trois femmes, trois époques, trois destins, qui ont pour trait commun de raconter pour chacune la fin d'une époque, d'une vie même, et de la transmission qu'il peut tout de même y avoir de l'une à l'autre.

Aÿmati a ainsi vécu il y a 30 000 ans. Dernière représentante de sa tribu néandertalienne, elle entreprend le dernier voyage, celui d'une migration vers l'ailleurs, un passage vers l'au-delà.

Gabrielle, est une anthropologue française des années 2000, qui a voué sa vie à la recherche scientifique de l'homme de Néandertal. Elle veut en effet absolument prouver que celui-ci connaissait un développement culturel (perception de l'art, de la parure, et de rites funéraires), et est à l'aube d'une découverte qui bouleversera sa vie.

Mära, enfin, vit en 2056. Cachée dans une ancienne base scientifique, elle est la dernière représentante des Sapiens, après qu'un mystérieux appel à l'extermination ait tué tous les représentants de son espèce, après s'être attaqué dans un premier temps aux singes dont Mära s'occupait.

Béatrice Castaner nous invite ici à un voyage particulier – dans tous les sens du terme ! – vers la fin des hommes. Aÿmati en représente le début, Mära la fin, Gabrielle est une espèce de passeuse entre les deux, grâce à un objet qui fonctionnera en fil rouge dans le roman, chargé d'une symbolique certaine puisqu'il est chargé d'immuabilité. Peu importe ce qui arrivera aux vivants, il sera toujours là. Il fait aussi ressortir que la fin d'Aÿmara est le début d'un progrès humain, tandis que Mära est la fin de celui-ci, et on ne peut que s'en réjouir en lisant dans quelles conditions, et à la suite de quoi, Mära « survit ».

« Aÿmati » se présente sous une forme classique, puisqu'il est divisé en trois périodes qui mettent en avant une héroïne. Pourtant, il s'agit vraiment d'un ouvrage très curieux, très particulier : sa langue est très poétique, et varie en fonction de chaque personnage, il faut à chaque fois s'y habituer. Plus conceptuel pour Aÿmati, il est actuel pour Gabrielle et plus haché pour Mära, sous le choc de ce qui lui arrive. D'ailleurs, cette dernière partie sera assez confuse et floue, je ne suis pas sûre d'avoir compris son intrigue, mais au final ça importe peu.

Il s'agit donc d'un beau roman, original et d'une langue superbe. Pourtant, je ressors un peu perplexe de ma lecture : je ne me suis attachée à aucun des personnages, j'ai largement décroché pendant la troisième partie, et d'ailleurs je ne crois pas que ce roman ait cherché à me séduire. La seule impression qu'il me reste est qu'il « est », comme un vestige archéologique chargé d'histoire peut être (il était là avant moi, il sera là après ; voyez-vous ce que je veux dire ?). Je ne saurais donc dire si j'ai aimé ce roman, mais je salue son poids et son originalité, qui le font se démarquer de tout ce que j'ai pu lire jusque là.

Je remercie les éditions Serge Safran et Babelio pour cette masse critique fiction de janvier 2024 pour ce voyage à travers les âges.
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