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Critique de le_Bison


Si tu vas à San Salvador, Va voir la servante Qui sait lire dans les yeux du sort Aussi dans les flammes. Elle te dira des mots très forts Comme les tambours Qui dansent sur la terre des morts Juste avant le jour.

Si tu restes à San Salvador, Va voir le Viking. Il vit dans son passé d'ex-catcheur et n'hésite pas à se remémorer ses faits de gloire à l'époque où ses combats n'étaient pas encore télévisés. Recyclé dans la police politique, il erre dans les rues, l'air d'un chien errant, bouffé par ses intestins, une haleine qui put déjà la mort, le visage dégoulinant de sueur mortifère.

Si tu visites San Salvador, n'oublie pas de descendre dans les cachots du Palais Noir, la répression signe sa torture, les subversifs lancent des bombes contre ses façades. Maria Elena qui devait faire le ménage chez le petit-fils de son ancien patron note la disparition de sa famille et va s'entêter à trouver ce qui a pu lui arriver… La servante va donc se rapprocher du catcheur, qui lui aussi a disparu lors d'une échauffourée…

C'est toute l'Histoire du Salvador, ces histoires de disparitions, ces meurtres et cette répression sanguinaire et aveugle. C'est l'histoire de Horacio Castellanos Moya, né au Honduras, grandissant au Salvador avant de s'exiler au Mexique. La violence, ça le connaît donc, et ça transpire dans chacun de ses romans. Comme les menaces de mort, à force de montrer l'air et la politique de son pays. D'ailleurs ce roman suint la mort, la putréfaction de la chair, l'odeur de corps brûlés et de cris étouffés. C'est ultra violent, mais c'est ça le Salvador. Et au milieu de ces chars et cette guérilla, presqu'un rayon de soleil, en la personne de Maria Elena, un petit bout de femme forte, une grand-mère vivante qui se bat pour retrouver son jeune patron, et son petit-fils qui aurait adopté la cause des subversifs marxistes. Loin d'être une simple servante, elle a du coeur et fait appel au coeur du catcheur – qui en pinçait secrètement pour la servante il y a quelques années - pour sauver ce qui peut l'être, même dans les geôles de la junte militaire.
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