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Critique de gerardmuller


Le Fils de l'Empereur/André Castelot
Franz von Reichstadt ou Napoléon II, l'Aiglon.
Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, prince impérial, roi de Rome, prince de Parme, proclamé Napoléon II à la fin des Cent Jours, puis duc de Reichstadt, est né le 20 mars 1811 au palais des Tuileries. Il est le fils de Napoléon Ier et de Marie-Louise d'Autriche.
« Jamais peut-être un homme n'a autant porté en lui le désir de se survivre que Napoléon Ier ! Fonder une race, créer une nouvelle dynastie, forger le premier maillon fut, dès qu'il eut saisi le trône impérial, son souci majeur. »
L'enfant a 3 ans lorsque son père vaincu est exilé à l'île d'Elbe suite au traité de Fontainebleau en avril 1814. Avec sa mère ils sont contraints de fuir en Autriche. Marie-Louise d'Autriche, fidèle un temps à son mari exilé, finit par se réfugier dans les bras du comte de Neipperg qui oeuvre en secret pour l'empereur d'Autriche, père de Marie-Louise. Elle aura deux enfants du comte avant même que son mari ne soit décédé à Sainte-Hélène en 1821. le petit prince n'en saura rien jusqu'à l'âge de 18 ans.
À Vienne, le petit prince, lui, se réfugie dans les bras de sa gouvernante, Madame de Montesquiou jusqu'au jour où celle-ci est congédiée alors que Napoléon Ier a fui l'île d'Elbe après 300 jours et chevauche vers Paris. Les Cent-Jours commençaient !
Suite à la défaite de Waterloo le 18 juin 1815, les députés proclament le tout jeune Prince de Parme, Napoléon II Empereur des Français, tandis que la régence va être confiée à une commission de gouvernement.
Mais fouché, ancien ministre de la Police de l'Empereur, président du gouvernement provisoire après la défaite de Waterloo, va oeuvrer de sorte que le trône qui devait revenir de fait à Napoléon II va échoir au frère de Louis XVI, Louis XVIII, dont il sera ministre.
Le règne du jeune prince n'aura duré que quelques jours. Sans être sur le territoire français.
À Schoenbrünn, la défrancisation de l'enfant va être confiée à Dietrichstein qui va lui apprendre l'allemand, tandis que Marie-Louise file le grand amour avec Neipperg.
« On a ainsi transformé le fils de Napoléon en une manière de prince médiatisé, de bâtard même. Un enfant sans père, un enfant à qui on a enlevé son nom de famille, un enfant transplanté, dépouillé de ses décorations, titres et armes, un enfant dont on s'applique, avec un patient acharnement, à modeler l'âme. Mais un enfant qui, par la seul puissance de son coeur, par le seul pouvoir de ses souvenirs, leur échappe. Ils ne pourront pas tuer le petit Napoléon qui est en lui. »
Alors qu'il va avoir 16 ans, le duc de Reichstadt découvre la bibliothèque impériale de son grand-père avec les oeuvres de Las Cases, de Montholon, d'Antommarchi, de Bourienne et du duc de Rovigo qui ont accompagné l'Empereur jusqu'à son dernier souffle. le coeur battant, les larmes aux yeux, il découvre le passé prestigieux dont il est issu, les batailles victorieuses légendaires et l'épopée inouïe de son père.
« Il se sent un peu écrasé par l'éblouissant passé. Il se grise de gloire. Il n'ignore plus maintenant que la plus grande joie de son père avait été sa venue au monde. »
En France, c'est le bonapartiste Barthélemy qui fait découvrir aux Français le fils de l'Empereur et ce qu'il est devenu. Il finira par être emprisonné en 1820 par Charles X en raison de la propagande bonapartiste qui est interdite.
L'Aiglon est attiré par le métier des armes et entre dans l'armée autrichienne. Mais à partir de 1830, sa santé se dégrade. Il est atteint de phtisie.
Cependant s'étant lié d'amitié avec le jeune Anton Graf von Prokesh, militaire comme lui et fervent admirateur de son père, il lui vient à l'idée, contre l'avis de Metternich qui le surveille de près, que le trône de France pourrait lui revenir si le roi des Français, Louis Philippe venait à être renversé.
D'autres trônes sont envisagés : la Grèce, la Belgique et surtout la Pologne qui voue un culte particulier à Napoléon Ier. N'oublions pas que de Marie Walewska, sa femme polonaise, a eu un enfant de lui.
Fidèle à son père, il se fait conter par le maréchal Marmont les batailles quasi légendaires de Bonaparte puis de Napoléon Ier.
François se prend de passion pour Lamartine grâce à son médecin, Malfatti, et notamment de cette phrase adressée par le poète à Byron :
« Borné dans sa nature, infini dans ses voeux,
L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux. »
Belle formule !
Et la suite prémonitoire : «
Courage, enfant déchu d'une race divine !
Tu portes sur ton front ta superbe origine ;
Tout homme, en te voyant, reconnaît dans tes yeux
Un rayon éclipsé de la splendeur des cieux. »
Le duc de Reichstadt est mort le dimanche 22 juillet 1932. Il avait tout juste 21 ans …
Ce n'est qu'en décembre 1940 que son cercueil a rejoint celui de son père aux Invalides.
L'ouvrage d'André Castelot fourmille d'anecdotes concernant cet enfant prisonnier dès son plus jeune âge, une prison dorée, mais prison cependant puisqu'il ne quittera jamais le palais où il était retenu avec moult domestiques à son service.
Un ouvrage émouvant sur un personnage peu connu dont nos livres d'histoire, à l'école, ont oublié le nom.
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