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Critique de CeCedille


Parcourir l'île Maurice, ou seulement sa carte, est un plaisir toponymique : Trou-aux-Biches, Trou-Figue, Beaux-Songes, Cap Malheureux, Baie du Tombeau, Pointe-aux-Piments, Camp-Diable, Pamplemousse, Sottise, Solitude. Flic en Flac, Curepipe...
Nicolas Cavailles, que les aventures de Leguat ont attiré, sans doute à dos de baleine vers les Mascareignes, nous entraîne dans une étrange déambulation insulaire, où les noms de lieux occupent le décor et l'agrémente de leur musique chatoyante et savoureuse, dans un texte qui tient de l'apologue autant que de l'intrigue policière ou du petit précis de créole .
Les deux protagonistes en sont un vieil âne ("bourik") avec un cadavre indéfectiblement fixé sur son dos. Par monts et par vaux, alors même que le mort, pourtant bien mort, pousse des cris affreux, l'étrange équipage erre au hasard Balthazar sur les chemins, dans la forêt, visite L Histoire autant que la géographie, croise un poète maudit et dandy d'hier, un chanteur seggae d'aujourd'hui, victime d'une bavure policière qui révolutionne l'île.
Le récit se présente comme un vieille légende mais aussi comme une fable, à la manière De La Fontaine ou de Daudet. Sa morale se perd dans ce vagabondage et dans un halo de nostalgie, de poésie et de cocasserie.
La dédicace au poète martiniquais Monchoachi évoque "un récit essentiel des destins insulaires". Comme dans ses livres précédents, Nicolas Cavaillès, maître de l'esquisse, en dit plus et mieux qu'en un long discours. Pour Bernardin de Saint Pierre “les îles sont de petits continents en abrégé.” Cavaillès a dans sa plume une baguette magique qui nimbe l'ile de tous ses sortilèges perdus.
Lien : https://diacritiques.blogspo..
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