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Critique de ElGatoMalo


Une collection d'histoires qui oscillent entre l'histoire vraie et les vraies histoires. Autant dire que je n'ai pas toujours su faire la différence entre ce qui était réellement autobiographique et ce qui relevait de l'autofiction. En même temps, je me dis que j'exagère un peu le trait pour avoir quelque chose d'intéressant à dire sur le bouquin. Cavanna, de Hara-kiri à Charlie Mensuel, avec Cabu, Wolinski, Reiser, c'est un peu un des piliers de ma mythologie ou de mon espace culturel personnel (ou plutôt sous-culturel, ou contre-culturel si je dois être un peu critique). Et pour tout dire ça doit bien faire un bon demi siècle que je me promets de lire un de ses bouquins ; au moins les Ritals. Un peu pingre, j'attendais qu'ils sortent en poche. Et même comme ça, j'ai laissé traîné. Alors quand une des dernière Masse Critique a proposé cet ouvrage posthume, je me suis jeté dessus. Franchement, je ne suis pas déçu sauf peut-être par un paragraphe sur la tête enfarinée d'un mitron qui m'a fait un peu tiquer pour des raisons ultra personnelles que je n'ai pas à expliquer ici... Quoi que : quand le pain est dégueulasse, c'est souvent que la pâte n'est pas préparée par un vrai homme de l'Art, un alchimiste du rapport eau, farine, sel, température, humidité, levain, sans oublier le temps pour gérer tout ça. Donc, j'ai vu un de ces mitrons - un ouvrier boulanger, pas le patron, non le gars qui fait le boulot pour de bon, celui qui part à 10/11 heures le soir pour bosser 10 ou 11 heures de suite -, ce mitron donc, je l'ai vu remplir des cahiers entiers de notes pour arriver à produire de vraies oeuvres d'art. Autrement dit, faire sortir du four des pains toujours de la même qualité avec un goût parfait à n'importe quel moment de l'année, qu'il pleuve, qu'il gèle ou qu'il fasse une chaleur étouffante. Rien qu'une production industrielle faite à la machine puisse imiter. Et ça, ce n'est que la partie intellectuelle, après il y a la partie physique : les sacs de farine de cent kilos qu'il faut soulever et balancer dans le pétrin ; les planches sur lesquelles sont posés les pains crus, elles aussi font presque cent kilos qu'il faut enfourner au milieu de la nuit quand tout le reste du monde dort paisiblement en attendant qu'un fantaisiste vienne trouver à redire à la fatigue que l'on pourrait lire sur son visage au petit matin. Fatigue qu'il attribuerait à l'effort pénible de courber les croissants. Sans blague ? Ce passage-là me reste un peu en travers de la gorge...
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