AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BillDOE


Céline raconte à travers le personnage de Ferdinand et de façon romancée, ses blessures lors de la grande guerre, son hospitalisation et son départ pour l'Angleterre.
Ce qui frappe dans ces quelques feuillets retrouvés de Céline, c'est la trivialité, la vulgarité du langage, le « parler de la rue ». Rien d'étonnant car il se veut un styliste avant d'être un conteur. Il est un coloriste. Il concentre tout son labeur d'écrivain sur la phrase, l'histoire n'étant que bien secondaire à ses yeux. Aussi rien d'étonnant à ce qu'il brise les conventions et tel un Picasso de la littérature française, il s'invente une facture.
Il profite de son expérience de soldat alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années pour témoigner de toute l'horreur que lui inspire la guerre. le traumatisme d'une telle expérience le poursuivra longtemps, aussi longtemps que les céphalées dont il sera victime jusqu'à la fin de ses jours.
Il retranscrit cette haine contre ces conflits par un vocabulaire de la rue, un français du caniveau, une construction grammaticale apocalyptique. Ce roman est un véritable charnier de la langue de Molière.
Tout son récit suinte la mort, les plaies putrides, les odeurs d'urine et de matières fécales. Ça sent les odeurs acres de transpiration, les écoeurantes vapeurs de vomi, les relents de stupre et de fornication. La guerre, selon Céline, a un parfum qui pue, tant il la déteste. Elle distille les fragrances de sa propre image : les plus insupportables, les plus abominables.
La lecture de « Guerre » de Céline est une expérience peu commune dont l'originalité linguistique peut faire dresser le poil mais qui mérite amplement d'être tentée car elle ne laisse pas indifférent.
Editions Gallimard, collection blanche, 175 pages.
Commenter  J’apprécie          904



Ont apprécié cette critique (80)voir plus




{* *}