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Critique de Belem


Belem
18 février 2013
Aimé Césaire dénonce dans ce pamphlet écrit en 1950 la violence et la barbarie coloniale. Cette violence extrême, toute entière au service de la bourgeoisie française (et dont le point culminant furent les massacres de Sétif, en Algérie, et de Madagascar, en 1945) permettait d'imposer aux peuples colonisés une exploitation féroce, et la ré-orientation de toute leur économie au profit de l'industrie coloniale. Les impérialistes européens n'ont apporté ni civilisation, ni droits, ni libertés, comme l'auto-proclame les colonisateurs, mais l'oppression et la haine, le racisme, et une forme de fascisme.
Césaire oppose donc, à cette légende qui cherchait à se donner bonne conscience, des territoires aux économies naturelles, coopératives et à la mesure de l'homme, détruites par l'impérialisme ; des peuples brutalisés et méprisés ; « des sociétés vidées d'elles-mêmes, des cultures piétinées, des formes originales d'institutions minées, des terres confisquées, des religions assassinées, des magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées ».
L'auteur s'insurge particulièrement contre la torture infligée par l'armée française aux malgaches, aux vietnamiens et aux algériens.
Il critique ainsi objectivement la classe bourgeoise qu'il qualifie de décadente, car ne connaissant plus de limites dans les crimes et les préjudices qu'elle commet au travers du système économique capitaliste.
C'est un excellent petit livre, qui dénonce avec justesse les rapports entre colonisateurs et colonisés, et résume à lui seul toute la morgue que constituait la colonisation.
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