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Critique de Gruizzli


Je lis très peu de BD en ce moment, bien qu'ayant une sacrée pile sur la table de chevet, mais j'entends lire chaque tome précieusement et gouter toute la saveur de chaque volume. Et je me suis plongé dans L'or et le Sang sans rien en savoir, juste enthousiaste à l'idée de lire une nouvelle BD qui me semblait fameuse.
Eh bé ... Ça valait le coup de le faire, en tout cas !

Ces quatre volumes m'ont happé sans aucune difficulté, pour me plonger avec délice dans les aventures de ces deux compagnons de fortune, aristo et prolo, corse et bourgeois, enhardis par l'appât de l'aventure et du gain, se plongeant dans les méandres d'un Maroc connaissant la république du Rif. Une aventure haute en couleur, romancée mais prenante, qui m'a laissé ressortir doucement au bout de quatre tomes, ravi d'avoir participé à une telle entreprise.
La première chose que j'ai apprécié, c'est le dessin et sa façon expressive de représenter les personnages. C'est dans l'action que je note le plus clairement la lisibilité, mais les décors sont magnifiques, discrets lorsqu'il le faut, et le rendu des pages est superbe. C'est un plaisir de lire et regarder, simplement se plonger dans le décor et la façon dont c'est fait. Les couleurs peu criardes, les expressions surtout, m'ont vraiment plu. C'est assez rare que le dessin soit la première chose que je note dans une série, mais pour le coup c'était réellement le premier truc qui m'a accroché.

L'histoire n'est pas en reste, les deux compères idéalistes et matérialistes, mélangeant les faits de l'Histoire avec les aspirations personnelles et les volontés privées. J'ai beaucoup aimé l'apparition de certaines têtes bien connues, en Espagne ou en France, qui parsèment le récit. Ils nous rappellent que parfois ça s'est joué à un rien ... Calixte devient un personnage à la Lawrence d'Arabie, se trouvant un idéal dans la libération de ces peuples opprimés, Léon satisfaisant ses envies basses et matérielles, mais sans jamais se départir de certaines idées bien à lui. Un Corse dans toute sa splendeur, dirait-on !
Le ton est très sérieux, aventure et avec un côté historique, n'étant pas pour me déplaire. J'aime beaucoup la façon dont le pays se découvre, entre les tiraillements des clans, les luttes de pouvoir et d'enjeux, mais aussi la connaissance du terrain et les velléités d'émancipation de Abdelkrim el-Khattabi. Il y a une force romanesque dans ce récit, principalement porté par Calixte, mais également un message dur envers ceux qui voulaient simplement vivre libre. En ce sens, le rappel qui est fait de Il était une fois la révolution me semble pertinent. C'est dans le même ordre d'idée que ce qui est développé dans le film de Sergio Leone, et tout ne finira pas bien pour chacun.

C'est un récit dont je n'attendais rien (enfin, si, sinon je ne l'aurais jamais acheté) mais qui m'a plu, réellement plu. C'était une lecture formidable, dépaysante et entrainante, dans le genre qui laisse émerveillé lorsqu'on revient au monde réel. Et, très franchement, ça fait du bien de lire ce genre de récit de temps en temps, malgré quelques détails qui pourraient faire tiquer, je suis passé outre. C'est un plaisir de lecture avant tout, et un gros plaisir, même.
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