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Critique de Tzomborgha



L'emballage enfantin de ce livre est un peu trompeur, Le Pays des Grands Oiseaux est un récit ludique mais grave, qui s'adresse à des lecteurs un tant soit peu adultes: L'enfance qui s'évapore en laissant les germes de la nostalgie derrière elle; le temps qui passe et altère tout... Voilà un fil narratif inépuisable que les auteurs appréhendent sous l'angle de la métaphore, de la gentillesse, et de la douceur.

Une gamine et un renard en salopette cohabitent seuls dans une cabane perchée sur un gros arbre, et font les quatre cent coups dans une sorte d'éden figé et sous-peuplé, puisqu'il n'y a guère là qu'un géant sur son tracteur, quelques corbeaux jacasseurs et un esprit du vent pour leur tenir compagnie. Ce terrain de jeu leur va très bien, et la vie de ces "enfants perdus" est un jeu permanent.
De temps à autre, des groupes d'oiseaux à l'air idiot viennent occuper une marre.
Ces volatiles sont bavards, mais il ne faut surtout pas les écouter, sans quoi on devient un des leurs.
Pourtant la fillette a le pouvoir de leur résister, et sur les sentiers qu'ont déjà empruntés Alice, Peter Pan, et le petit Calvin, semble être la raison de ce monde inachevé qui confère aux choses des échelles démesurées.

Les graphismes séduisants, précis et contrastés de Bertrand Gatignol impriment à cet univers clôt une ambiance curieusement austère et dénudée, qui souligne le caractère onirique de cette histoire finalement assez mélancolique.
Si chaque protagoniste semble assumer une fonction précise autour de la gamine, leur valeur symbolique reste volontairement floue, et l'ensemble du récit navigue entre une lecture au premier degré joyeusement futile et une trame plus poétique, que les auteurs livrent sans mode d'emploi.
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