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Critique de DAnselme


Rédigé par une professeur de philosophie qui sait manifestement très bien de quoi elle parle (tant en philosophie que sur Harry Potter), cet ouvrage est toutefois davantage à recommander à des fans d'Harry Potter désireux de s'initier à la philosophie, qu'à des philosophes que l'on voudrait introduire à l'univers de J.K.Rowling. C'est évidemment toujours une gageure que d'écrire 300 pages sur une saga davantage considérée comme un (bon ou mauvais) divertissement, que comme un objet intellectuel. Et force est de reconnaître que l'ouvrage tient la route et n'apparait pas comme de l'esbroufe. Les connaissances de l'auteur sont précises, sourcées, et toujours exposées de manière claire et didactique.

Mais par moments, il devient assez apparent que l'ouvrage a été écrit par une passionnée d'Harry Potter désireuse de donner à sa passion une portée philosophique, plutôt que par un chercheur ayant réellement repéré une intention philosophique chez Rowling. N'est-il pas excessif de considérer qu'il y a dans la saga un antimatérialisme platonicien en raison de la présence de fantômes ? Ou qu'elle contient des résidus de stoïcisme car Rogue demande à Harry de se concentrer mentalement ? Certes, en général, les rapprochements sont meilleurs, certains sont franchement pertinents et crédibles, mais on ne peut jamais s'ôter de l'esprit, dans la première partie de l'ouvrage, cette impression que l'auteur s'est contentée de chercher dans la saga tout ce qu'elle pouvait pour la légitimer philosophiquement.

La seconde partie est consacrée à la philosophie « de » Harry Potter. Il ne s'agit plus de mentionner des courants ou des questions philosophiques classiques pour se demander quel genre de réponses la saga fournit, mais de se demander si elle ne cherche pas, dans son ensemble, et délibérément, à délivrer une certaine vérité philosophique. Si le propos semble dans cette seconde partie moins artificiel que dans la première (pour des raisons évidentes liées aux buts de chacune des parties), il est malheureusement beaucoup moins intéressant philosophiquement. Les 80 pages de la partie (elle est beaucoup plus courte que la première) pourraient être résumées en quelques pages : il s'agit de dire qu'Harry Potter nous invite à accepter la nécessité de la mort dans l'existence humaine, et qu'une telle acceptation est requise pour pouvoir profiter des moments de joie que cette existence contient toutefois.

Le livre contient un épilogue consacré au roman (sous pseudonyme) de Rowling « Une place à prendre », dont on ne voit pas le rapport avec la philosophie, et qui confortera le lecteur dans l'idée que l'auteur a surtout écrit ce livre pour nous partager sa passion de la saga.
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