En littérature comme chez les Inconnus, il y a le bon et le mauvais classique. La différence ? le bon ne prend pas une ride malgré les années.
Ouvrir quatre-vingts ans après sa sortie La Dame dans le lac de
Raymond Chandler – dans une nouvelle traduction de Nicolas Richard – c'est être frappé par le côté impeccable de l'oeuvre, perfection du noir classique.
Dans les pas de Philip Marlowe, privé mythique qui en a inspiré tant d'autres, on passe en revue les codes du genre : une épouse disparue ; un cadavre de femmes dans un lac ; une affaire qui resurgit du passé ; quelques flics corrompus ; un peu d'alcool et de castagne ; un panier de crabes rempli de menteurs.
Sillonnant la Californie de L.A. à Puma Point, Marlowe, caustique et détaché, entre immédiatement dans les habits du héros empathique et atypique qui plane au-dessus d'une société vénale et individualiste.
C'est simple - et si apparemment simple qu'on imagine le travail fourni pour y parvenir – magnifiquement écrit dans les phases quasi-poétiques où la tension retombe, et sans jamais chercher l'inutile surenchère de style ou d'action qui plombent tant de polars contemporains.
Pour les adeptes du noir et de « la noire », on se précipite !
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