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Critique de Poljack


Mon avis :
Entre science-fiction et fantasy (mais plus fantasy que science-fiction), ce premier tome (sur trois) me laisse une impression mitigée. J'ignore le temps qu'il a fallu pour l'écrire (il a été commencé il y a vingt ans), mais j'ai noté une espèce de rupture entre la première et la deuxième partie. Comme si Élisabeth Charier avait fait une pose… Une pose bénéfique. Si l'écriture n'appelle jamais aucune critique, elle ne prend vraiment sa voix (avec un x, il n'y a pas d'erreur) que dans la seconde section où l'auteur nous délivre (se délivre ?) quelques phrases qui ont réjoui l'oeil du lecteur exigeant que je suis. J'aurais aimé que tout fût du même niveau.
Attention ! Je ne dis pas que le reste est mauvais. Gahila trouvera sans aucun doute un lectorat enthousiaste, tant le monde que nous présente Élisabeth Charier est riche et la narration bien construite. Les amateurs du genre seront comblés. Personnellement, j'ai eu du mal à entrer dans la première partie, et ce, pour plusieurs raisons. L'auteur pose les bases de son histoire en remontant près de trois-cents ans en arrière, à l'époque de la grande catastrophe qui a renvoyé le monde de Gahila à l'âge de la bougie, puis poursuit son récit en le ramenant dans les décennies qui couvrent la période des faits. On saute ainsi plusieurs années en quelques pages, et c'est parfois un peu brutal. À tel point que je me suis dit que cette première partie aurait mérité un tome à elle seule, plus étoffé. D'autre part, elle nous décrit un monde où cohabite plusieurs espèces n'ayant pas grande ressemblance avec nous autres, terriens. Mais j'ai trouvé que ces êtres souffraient parfois d'un anthropomorphisme qui gommait un peu leur particularité. Enfin, une troisième chose m'a dérangé : Élisabeth Charier utilise de nombreux termes inventés, en particulier pour désigner végétaux et animaux. Cela convient parfaitement à ce monde, puisqu'il est différent du nôtre, mais je regrette qu'elle ait choisi de se limiter à un glossaire pour nous en donner les significations, plutôt que de les faire vivre entre les mains des protagonistes. Bien sûr, ils s'en servent, se nourrissent des plantes, élèvent les animaux, mais toutes ces choses manquent de consistance, de corps… Un dictionnaire peut vous donner la définition d'un terme, pas forcément la compréhension de l'objet qu'il représente.
Ce dernier point persiste dans la deuxième partie, mais les autres « défauts » disparaissent et le plaisir de lecture est décuplé. le récit gagne en vivacité et les personnages en profondeur. Les acteurs de cette épopée traversent des paysages variés et bien décrits. Les différentes ethnies rencontrées nous font découvrir des univers qui leur sont propres, mais pour certaines, on aurait aimé s'y attarder un peu plus…
En conclusion, ce premier tome de Gahila souffre (particulièrement dans sa première partie) de quelques défauts de jeunesse, mais la plume de Élisabeth Charier est prometteuse, la langue parfaitement maîtrisée. Je suis prêt à parier que les deux volumes suivants gagnent en maturité et offrent aux lecteurs tous les plaisirs littéraires que laisse entrevoir la deuxième partie de ce volume. Elle a, en tout cas, réussi à me donner envie de poursuivre l'aventure. Alors, si vous aimez les récits de l'imaginaire, plongez sans hésiter dans celui de cette auteure, il est riche et plein de surprises, et saura séduire les amateurs de fantastique.
Lien : http://poljackleblog.blogspo..
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