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Critique de jcjc352


La BD aurait pu être en noir et blanc, pour le jazz et le blues en général ça n'aurait pas particulièrement interpellé surtout au cinoche mais heureusement Philippe Charlot a voulu la BD en couleur et il a bien fait.
Une histoire basée sur Robert Johnson, blues man afro-américain du Mississippi, avec de nombreux personnages fictifs pleins de charme: afro américain, créoles, cajuns. Philippe Charlot en nous parle très indirectement car le personnage fictif Laup n'est pas Johnson lui-même mais son acteur- interprète au cinéma et autour de celui-ci il recréé un petit fan-club nostalgique.
Un vieux ronchon collectionneur Moore et son impresario- garde fou Jesie, vieille femme très réussie avec ses amulettes. Elle fait très vaudou avec ses mains décharnée en griffes et ses yeux scrutateurs, et forte en gueule en plus. Des jeunots pour la partie romance, un café fan club de blues. Un vieux raciste avec une trogne à la ZZTOP, stetson et pétoire au chien relevé, hargneux le vieux.
Une magnifique première de couverture tout en orangé avec tranche orange très vif et soutenu, une main noire de femme avec des ongles de guitariste c'est à dire très longs d'un rouge cerise du plus bel effet, des cordes de guitares telles des barreaux de prison bleutés et gris acier. Un régal de couleur. Et que dire du graphisme et de la mise en page une rosace de guitare avec un personnage dedans une impression de perspective hyper réaliste. Toutefois on peut regretter que la main soit si grosse elle semble arthritique mais pas seulement elle est déformée, à une échelle plus petite elle passe mieux. Tant pis!
Page 1 une voiture «terraplane» vert émeraude vue de trois quart, qui semble posée sur la page blanche, prête à partir et un jeune guitariste noir lui-même en surimpression qui semble aussi posé mais sur la voiture.
La première page de cases est en noir et blanc , diable et noirs obligent et le reste de couleur et de la belle.
«Du gris d'un ciel de plomb au vert des champs de coton»
Page 12 une vue de l'intérieur de la terraplane comme avec un fish-eye une technique de photographe.
Des scènes de boeuf, « jam session » si vous préférez, en violacé et pour les flashbacks noir et violet rosé. Ambiance assurée, on en ressent presque la surchauffe des lieux.
Pages 44 à 48 scène de nuit impressionnantes pour le casse du siècle chez le vieux
Des onomatopées bienvenues pour rappeler dans cette BD réaliste son coté graphique, les CRIIII, VRF, VROOM, PAFF!, CRACC!!! et surtout les PAN!!! en dégradé orangé et jaune sur fond sombre. Un délice!
Une BD pour le plaisir de parler du sud des states, des champs de coton verts, de son mode de vie musical des bluesmen, des rednecks ventrus aux santiags, des serveuses de café, des racistes estampillés KKK, de la terraplane, des maisons de plantation, des bretelles de Laup et des lunettes de l'impresario. Une BD juste pour le plaisir des couleurs. le blues c'est aussi tout ça.
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