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Critique de marina53


Vania Strudel, à tout juste 15 ans, traine déjà quelques casseroles. Outre son nom qui, à ses yeux, n'est pas des plus élégants, elle a un ptosis congénital à l'oeil gauche qu'elle tente de cacher avec ses cheveux filasses, elle a souvent les jambes lourdes, une tendance naturelle au ridicule qu'elle tient de son père, des mensurations qui ne la font pas rêver, un père taxidermiste qui conduit une ouafture, sa mère qui a disparu subitement alors que la petite famille visitait Paris et elle joue de l'hélicon. Et puis Vania a le chic aussi pour choisir ses amis : sa meilleure amie, Victoire, est atteinte du fish-odor syndrom (autrement dit, elle schlingue H24). Reléguée au rang des parias dès son arrivée en sixième, là où se trouvait déjà Vania, il semblait évident qu'elles étaient faites pour s'entendre. Quant à son meilleur ami, Pierre-Rachid, qui n'est autre que son voisin de palier, il vient tout juste de lui annoncer une terrible nouvelle : il sort avec Charlotte Kramer, celle-là même qui n'arrête pas de l'emmerder et de la ridiculiser depuis la primaire. La veille de la rentrée, elle reçoit un mail anonyme (mais, apparemment, l'expéditeur a l'air de bien la connaître), loin d'être agréable, certes, mais qui lui fait comprendre qu'elle doit réagir !

Vania Strudel est un personnage à part entière : vive, drôle, intelligente, spontanée mais aussi un peu malchanceuse dans la vie, pour ne pas dire poisseuse. Et elle qui pensait pouvoir compter sur son meilleur ami, Pierre-Rachid, surnommé Pirach, c'est un véritable coup de couteau dans le dos qu'il lui assène en sortant avec « Charlotte Crevure Poufiasse Kramer ». Mais Vania a plus d'un tour dans son sac et ne regorge ni d'énergie ni de tour de pirouette ni de second degré pour se sortir des situations aussi inconvenantes qu'humiliantes. Et c'est un véritable régal que de suivre ses (més)aventures, aussi extravagantes que cocasses ! Si l'on s'attache aussitôt à l'adolescente, les personnages secondaires, hauts en couleurs et fort bien dépeints, valent le détour. Que ce soit cette pauvre Victoire qui pue à longueur de temps mais qui, jamais, ne se plaint ; Gottfried, le père de Vania, qui fait tout pour que celle-ci soit heureuse et ne manque de rien, même s'il est parfois maladroit ; Abraham, le papi habitant au-dessus qu'elle surveille parfois, et sa fille extravagante ou encore Pirach, membre du « Club officiel des Minables »... Émilie Chazerand, de sa plume vive, nous offre un roman pétillant, drôle, intelligent mais aussi touchant.
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