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Critique de Krout


Krout
21 février 2017
Enfin ! Déjà ? Qui peut prédire le moment propice ? Une certitude : immanquable ! Seul le temps...

Une attente depuis .... ? Quelle connerie aussi d'avoir voulu le trouver en bibliothèque alors qu'il s'agit d'un petit livre 140 pages à 6,30 Eur en format poche, idéal pour être emmené partout, et être ouvert sur l'instant, en tout endroit inspirant. Bienheureuse bévue qui m'a valu d'approcher François Cheng par les sentiers détournés de L'éternité n'est pas de trop et de découvrir le sens qu'il accorde à l'amitié à travers Quand reviennent les âmes errantes, avant d'enfin aborder ses pensées les plus profondes. Les fruits riches d'une longue vie érudite, cadeau ultime à ses amis.

Bien sûr,
"Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins"...
Le geste de François Cheng est infiniment plus beau : réunir ses amis pour partager ses méditations.
Un de ces très rares gestes qui force l'admiration et dont Milan Kundera dans l'immortalité, nous révèle ainsi nous faire toucher à l'éternité car sa beauté ne peut rester inaperçue et sera dès lors perpétuée par les êtres qu'elle aura inspiré. Pour la beauté du geste, donc 4 étoiles. Une dernière étoile en suspension car la vie est elle-même d'une beauté fragile, incertaine, suspendue à la mort.

Peut-on résumer une vie ? ... Il n'y aura de résumé.
Peut-on critiquer un poète ? ... Il n'y aura de critique.
Que faire à la rencontre d'un arbre dont la ramure dépasse le dôme des invalides et les racines s'enfoncent jusqu'en Chine ? Sinon ramasser les feuilles qu'il nous a légué, les scruter encore et encore, et par le vent qui les fera tourbillonner en admirer tous les aspects pour à travers leur chute découvrir la lune, les étoiles et l'immensité. Dites. Dites-moi. Vous les lirez ?

Je n'ai à l'instant ni la force morale, ni la grandeur d'âme, ni la pratique, ni l'érudition nécessaires. Et pourtant que ce geste pousse à l'envie de se joindre à cette fraternité.

J'ai toujours admiré les pyramides et la sagesse des Pharaons. La vie est un don. La mort est un mystère. Elles forment un cycle. Toutes deux intimement liées, également précieuses. Notre civilisation occidentale a grand tort aujourd'hui de vouloir l'occulter guidée par de morbides tendances sécuritaires. le risque zéro n'existe pas, dénigrer la mort c'est nier la vie, fuir la première revient à tourner le dos à la seconde. Ainsi ce qui paraît un certain désordre fait partie de la vie, aussi vais-je juste jeter pêle-mêle le résultat de quelques pensées glanées ci et là au fil du temps et de mes errements.

Déjà ? N'attendez pas comme moi. Les méditations de François Cheng sont profondes et bien rangées, présentées en toute amitié. Ni confusion, ni confession. Mais savoir accumulé pour être partagé. Il élargit le cercle de ses intimes par cet essai, je ne fais que transmettre son invitation. Bien que peu aguerri, il me paraît évident que les salles d'attentes à l'hôpital ne sont pas l'endroit idéal à la méditation. Heureusement j'avais déjà lu que la sagesse est pareille à un lac de montagne, peu importe le chemin qui y mène : l'endroit sera calme, profond et sans pareil.

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Ainsi l'annonce d'une nécessaire opération d'un méningiome est un puissant aiguillon à ce partage afin de perpétuer le geste lumineux de François Cheng, mais rien ne vaudra de vous abreuver directement à la source de ses belles méditations. Cependant, qu'il me serait chaud le souffle d'une petite pensée d'amitié en ce très prochain 28 février. Un soutien ténu qui traverserait l'éther. le même que je ne cesse de prôner en faveur d'Asli Erdogan pour ce noir 14 mars à venir, jour de son "jugement".

Si pour médire il faut forcément être plusieurs j'ai longtemps pensé que la méditation pouvait avantageusement se faire dans la solitude. Peut-être..., mais d'évidence elle a plus de force lorsqu' ensemble des êtres vibrent à l'unisson. Alors pourquoi pas vous entraîner le mardi 28 février pour être fin prêts ce 14 mars ? Et par de douces pensées positives, influer la marche du monde.

Comment transmettre une pulsation, résultat d'une belle pensée collective ?
Voici donc en vrac quelques idées dont l'une ou peut-être une autre pourrait vous inspirer.
Idées en liberté ainsi confiées pour qu'elles ne soient pas totalement perdues, qui sait ? La réalité est un Rubik's Cube, il ne faut pas s'étonner si certains le croient tout entier de la même couleur que la seule face qu'ils observent. A plusieurs toutes les chances de percevoir la richesse de la complexité se réunissent sauf à vouloir imposer sa vérité.

J'ai de longtemps été traversé par l'idée d'écrire. le sens de l'urgence et celui de la fragilité m'ont toujours manqués. Une bonne raison de lutter. Toutefois je ne décrirai ni ce limpide lac de la sagesse, ni encore moins un de ses chemins d'accès. Trop grand amour de la liberté pour vouloir vous en priver. Sachez juste qu'il est à l'intérieur de vous, mais que mystérieusement c'est le plus souvent par l'extérieur que l'on fini par y accéder.

Le jour où l'on venait de m'annoncer la nécessité de très rapidement opérer cette tumeur au cerveau, je passai en face du dynamusée, au BAM, soudain les cris des enfants : quelle énergie bienfaisante, quelle source de joie. Ca vous prend là. La voilà, dans la simplicité de son rayonnement : la vie.
La vie est courte ET ne contient que la vie. Inutile de s'inquiéter : rien ne vaut la vie. Et rien ne vaut que de s'y jeter ; entièrement. La vie est plus belle lorsqu'on l'écrit soi-même.

Aucun obstacle sauf soi-même n'est insurmontable pour celui qui a un rêve et l'envie de le réaliser. Souviens-toi, lorsque tu as besoin d'une main secourable tu en trouveras déjà deux au bout de tes bras. Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Mon grand-père paternel était représentant de commerce, il disait souvent : on ne pleure pas pour vendre sa marchandise. Ris la grimace est plus belle ! (Et pourtant il n'était pas cantonnais, alors que François Cheng, lui est chinois;-)) La vie est une aventure, la mort en est le sel, elle en relève le goût.

Il n'y a pas de point d'appui dans l'univers pour soulever le monde. Tout prend sa place par la grâce de l'attraction. Ainsi aimer est plus puissant qu'écraser. Tout être est une étoile, issue du cri primal, animé de la même vibration. L'infiniment grand contient l'infiniment petit mais l'inverse est tout aussi vrai. Ainsi donc il suffit d'un simple battement d'aile d'un petit papillon...

Je suis la vague et je suis l'océan. :«En chaque être le brahman proclame «Aham brahmasmi», je suis l'absolu, l'infini, l'immensité». En fin d'un long voyage, la vague s'écroulera alanguie sur le sable ou verra trop vite se dresser devant elle la falaise où elle s'écrasera. Elle n'enlacera plus d'autres vagues, fini le roulement des galets, les caresses du soleil, les rouleaux de printemps, mais l'océan qu'elle a modelé lui survivra... immensément.

De toutes les professions disparues, celle d'allumeur de réverbères est sans doute la plus merveilleuse à avoir existé, que pourrait-il y avoir de plus précieux que maintenir la flamme d'un regard d'enfant. Voilà pourquoi il faut lire les poètes : François-Cheng, Asli Erdogan. Eux qui ont côtoyé la mort pour propager la vie.

Décidément il faudra que je m'y mette, voilà donc une promesse !

Faites que la vie soit belle ...
Bien malin qui pourrait classer la beauté d'une vie du scintillement d'une goutte d'eau à celle d'un papillon, d'un éléphant, d'un arbre, d'une étoile ...
à votre manière qu'elle soit belle
Et qu'en retour, la vie vous soit douce.
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