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Critique de Lencreuse


Au milieu du XIXème siècle, alors que l'île de la Réunion s'appelle encore l'île Bourbon, le propriétaire terrien et féru de botanique Ferréol Bellier Beaumont décide de prendre sous son aile un de ses jeunes esclaves. Il le prénomme Edmond et le forme à sa passion, la botanique. L'enfant se révèle intelligent, curieux et véritablement amoureux de cette nature foisonnante qui l'entoure. le jeune prodige découvre, alors qu'il a à peine douze ans, la fécondation de la vanille. Il sera même envoyé auprès des différents propriétaires pour leur révéler le geste nécessaire qui ouvrira de nouvelles voies au commerce de la vanille et en fera une des richesses de l'île.
Mais cette découverte décisive ne fera pas de lui, l'enfant noir né esclave, l'égal des Blancs. Loin s'en faut. Vexés même, les riches blancs qui tireront fortune de la vanille, vont tenter d'écarter son nom et sa trace pour mieux se gausser de leur découverte. Si aujourd'hui à La Réunion, on connaît le nom d'Edmond Albius, l'industrie l'ayant repris pour nommer sa vanille locale, son histoire l'est peu.
Avec La vraie couleur de la vanille, Sophie Chérer, suite à un travail de recherche minutieux, réhabilite l'homme aux doigts précieux. Et le roman (il s'agit bien d'un roman car les documents sont rares pour pouvoir en dresser une biographie complète) ouvre plus largement sur la vie à la Réunion pendant la période de colonisation et de l'esclavage, sur la difficulté à trouver sa place en naissant Noir parmi les Blancs quand la domination de ces derniers paraissait si naturelle qu'elle n'était (quasiment) pas discutable. Une page d'histoire joliment menée par Sophie Chérer qui a forcément intéressé mon coeur de Réunionnaise mais reste un récit à la portée universelle.
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