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Critique de Bimach


Ce livre comporte deux parties d'intérêt très inégal et surtout dont le passage de l'une à l'autre parait en grande partie artificiel.

La première partie est passionnante. Elle traite des conditions du déclenchement de la première guerre mondiale, de la conduite de cette dernière, et de la paix, des conditions de sa négociation, de l'évolution des Etats-Unis en la matière, et des modalités de l'application de la paix de Versailles.
Elle est très riche d'informations, d'analyses qui stimulent la réflexion du lecteur, et sont donc d'un très grand intérêt, même pour celui qui n'y adhère pas totalement, et peut être même surtout dans ce cas. Bref, exactement ce que l'on attend d'un esprit supérieur comme celui du Che : on prévoit de ne pas être toujours d'accord avec ce qu'il peut écrire, mais on s'attend à trouver un très grand plaisir à se livrer à la réflexion que cette divergence va susciter. À titre d'exemple, à propos de la culpabilité exclusive que l'auteur attribue à l'Allemagne dans le déclenchement de la guerre. Car c'est une chose de pouvoir à présent froidement observer, (si du moins c'est bien le cas, je veux bien le concéder à M Chevènement, n'ayant pas le temps de creuser la chose) que la mauvaise organisation de la Russie et ses mauvaises conditions de transports auraient du empêcher l'Allemagne de craindre de pouvoir être prise de court au cas où la Russie aurait décrèté la mobilisation générale, et d'en tirer, confortablement installés dans notre lecture et nos fauteuils, que donc l'Allemagne n'avait pas besoin de se livrer par précaution à l'exercice de mobilisation qui allait entrainer, de fil en aiguille, celle de tous ses ennemis potentiels, et rendre la guerre inévitable ; mais c'en est une autre, quand on est en situation, d'apprécier exactement un danger quand il peut être mortel.

Pour résumer, cette première partie est un incomparable bonheur de lecture.

Les choses se gâtent sérieusement dès que JP Chevènement aborde, en faisant un parallèle peu convaincant, la période que nous vivons.
Le livre se transforme alors en une suite de chapitre qui fait penser à une succession ininterrompue d'articles de pages ˝ débats ˝ de la presse quotidienne, avec ce qui les caractérise le plus souvent : ne pas être, précisément une contribution à un débat, mais l'affirmation sans nuance d'une position de parti pris. Or les a priori et les affirmations de Chevènement ne sont pas intéressants pas en tant que tels, mais en tant que susceptibles de susciter la réflexion, objectif manqué en l'occurrence, car multiplier les présentations d'une thèse ne constitue pas une analyse du monde et de son fonctionnement économique et politique. Bref, je n'ai pas tenu bien longtemps  (une quarantaine de page peut être...) après le basculement de ma lecture dans cette deuxième partie qui touche à notre monde contemporain.
Peut-être ai-je, du coup, manqué quelques pépites dans le reste du livre ?
Je ne l'exclus pas.
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