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Critique de xalatan


Voici donc un roman atypique, écrit dans un langage très imagé et très chantant (je ne sais pas comment le décrire autrement, avec des répétitions qui viennent scander le roman (et le triste sort des femmes) , sur un sujet tout aussi atypique : la polygamie.

L'auteure mozambicaine, Paulina Chiziane, nous raconte les affres et tourments de Rami, une femme mariée civilement et religieusement qui découvre que son mari la trompe, ou plutôt qu'il collectionne les femmes les unes après les autres, prend son plaisir, fait des enfants et passe à la suivante. Cette façon de faire n'est même pas respectueuse de la polygamie « traditionnelle » qui a ses propres règles. Elle va donc convaincre ces autres femmes de faire front commun et décider de mettre en place une « vraie » polygamie, avec cahier des charges. Mais le mari volage n'est pas trop intéressé, et refuse de jouer le jeu. Les galipettes, oui, les devoirs et les règles à suivre, non. Se faire servir, choyer, chouchouter, laver les pieds, oui – mais respecter un calendrier de « passages », non…

La famille du mari va s'en mêler et va accuser la première femme, Rami, de tous les maux. Ils l'accusent d'avoir failli, d'avoir entraîné les autres à se rebeller, de ne pas « avoir su » garder son mari auprès d'elle (s'il est volage, c'est de sa faute à elle bien entendu) et de causer beaucoup de problèmes à son pauvre mari.

L'auteure, à travers la voix de Rami, nous décrit ce monde de la (vraie/fausse) polygamie et nous partage la souffrance de ces femmes mal aimées. Ramie est remplie d'amertume. Elle n'a pas d'identité, elle ne peut qu'obéir, servir et se taire. Elle finira par reprendre en mains une partie de son existence mais elle aura beaucoup perdu.

Tout en suivant Rami dans ses épreuves, l'auteure nous donne quelques éclairages sur d'autres coutumes et traditions : les initiations, les différents « charmes » et « sortilèges » qui peuvent être utilisés, et les rites en cas de veuvage (que j'ai trouvé très durs, comme la dispersion des biens et la coutume du lévirat/Kutchinga – la veuve est donnée au frère)

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