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Critique de Bequelune


En quelque sorte, ce livre tente de répondre à la question "Pourquoi les pauvres votent-ils à droite ?" Alors qu'une analyse objective des lois mises en place par les gouvernement néolibéraux montrent que les classes les plus pauvres ont tout à perdre à voter à droite, ils le font pourtant. Ce qu'on ne peut pas comprendre avec une analyse rationelle des mesures, on peut le faire en étudiant les imaginaires. Cet essai de Mona Chollet explore donc comment un certain imaginaire "de droite" (en tout cas néolibéral : la croyance en la possibilité d'une success story, le mythe du self-made man, l'identification illusoire aux riches et aux puissants, le mépris des « perdants ») a envahi la société et conditionne les votes et les actions. Ces mythes, elle va les démonter, statistiques à l'appui, mais toujours avec cette belle plume qu'elle a. Un bouquin utile.

Comme la photo de couverture et le sous titre l'indiquent, le livre avait été publié sous Sarkozy et se réfère explicitement à ce qu'est une pensée sarkoziste. (En soi, il y a plusieurs droites). Mais les mythes qu'elle déconstruit sont encore d'actualité, très bien réutilisés par Macron en 2022.

L'autrice pointe aussi la faiblesse de la pensée de gauche, incapable de produire un contre-mythe, c'est à dire une vision du monde plus désirable que celle de l'homme-fric, de la glorification individuelle, de l'idée de mérite.

La forme est déjà annonciatrice des essais futurs de Mona Chollet qui auront un grand succès. C'est un essai atypique puisqu'il emprunte aussi à l'enquête journalistique, la critique sociale et une plume littéraire.
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