AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de colimasson


Le Songe de Scipion est un passage du livre VI du livre de re publica de Cicéron, conservé par Macrobe, qui a longtemps été lu indépendamment du reste du dialogue qui s'était égaré. La réunion des premiers livres du de re publica et du Songe de Scipion montre d'ailleurs qu'il s'agit de textes aux approches si différentes que leur longue séparation n'est pas véritablement surprenante.


Le Songe de Scipion est en lui-même très bref et doit compter une dizaine de pages. Dans cette édition, le traducteur, Jean-Louis Poirier, est également auteur d'une introduction bien plus longue que le texte lui-même. A travers celle-ci, il pose le contexte, évoquant les guerres puniques, le pythagorisme et la cosmogonie de l'époque, nous rendant ainsi familières les éventuelles étrangetés du texte. Il décrit également la dynamique du songe qui, en permettant à Scipion d'apprendre de son ancêtre le destin qu'il doit accomplir et pour lequel il doit se mettre au service dans une forme d'abnégation de l'individuel au profit de l'universel, ou du temporel pour l'éternel. Loin d'établir une scission entre ces deux dimensions, le Songe joint au contraire l'éternité du monde et la fugacité de l'histoire, et montre leur commune mesure.


« le Songe de Scipion a bien pour thème essentiel cette conjonction de l'ordre politique et du destin eschatologique de l'individu ou du héros. Ainsi sont essentiellement adjointés d'un côté le devoir, pour plaire aux dieux, de descendre dans la Caverne et d'associer les hommes en instituant des cités rationnellement gouvernées, et de l'autre côté, à la façon d'une récompense, la possibilité de revenir séjourner au paradis des Idées. »


Dans son introduction, Jean-Louis Poirier ne traite pas des éventuelles problématiques de traduction qui auraient pu se poser à lui alors que certaines notions du Songe semblent ne pas pouvoir être laissées au hasard, notamment lorsqu'il est question du « principe » décrit à la manière du premier moteur immobile d'Aristote. Quelques extraits de textes d'historiens de l'antiquité grecque viennent ponctuer ce bref ouvrage pour continuer de nous plonger dans l'ambiance de l'époque. Ce bref ouvrage permet de faire connaissance efficacement avec un texte si éloigné de nous dans le temps et dans le discours qu'il était bien nécessaire de l'armer de quelques indications pour commencer à l'apprécier depuis l'endroit où il mérite que nous le lisions.

Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}